Amina Saïd est née à Tunis (Tunisie), où elle a commencé très jeune à écrire de la poésie en français. Après des études de langues et littérature à la Sorbonne, elle enseigne à la faculté des lettres de l’université de Tunis, avant de s’installer à Paris. Elle a publié de nombreux recueils de poèmes et deux livres rassemblant des contes de Tunisie. Ses poèmes sont traduits en plusieurs langues, notamment l’espagnol et l’anglais, et sont présents dans de nombreuses revues et anthologies. La découverte de l’œuvre du grand écrivain philippin F. Sionil José, membre fondateur du Pen Club des Philippines, l’a incitée à traduire de l’anglais sept de ses œuvres (nouvelles et surtout romans).
Bibliographie
Poésie
Chronique des matins hantés (poésie), peintures d'Ahmed Ben Dhiab, éditions du Petit Véhicule, Nantes, 2017.
Clairvoyante dans la ville des aveugles. 17 poèmes pour Cassandre, Editions du Petit Véhicule, Nantes, 2015.
Le Corps noir du soleil, Rhubarbe, Auxerre, 2014 (sélection finale pour le Grand Prix de poésie pour l’ensemble de l’œuvre, Société des gens de lettres, session de printemps, 2015).
Les Saisons d’Aden, Al Manar, Neuilly, 2011.
The Present Tense of the World: Poems 2000-2009, traduction et préface de Marilyn Hacker, édition biligue, Black Widow Press, Boston, 2011.
L’Absence l’inachevé , La Différence, 2009.
Tombeau pour sept frères , Al Manar, Calligraphies d'Hassan Massoudy, 2008.
Au présent du monde, La Différence, Paris, 2006.
L'horizon est toujours étranger, CD, Paris, Artalect, 2003
La douleur des seuils, Paris, La DIfférence, 2002
De décembre à la mer, La Différence, 2001
Gisements de lumière, La Différence, 1998
Marcher sur la terre, La Différence, 1994
L'Une et l'Autre Nuit, Chaillé sous les ormeaux, Le Dé Bleu, 1993, Prix Charles Vildrac, Société des gens de lettres, 1994
Nul Autre Lieu, Trois-Rivières, Ecrits des Forges, 1992
Feu d'oiseaux, Marseille, Revue Sud, n°84, Prix Jean Malrieu, 1989
Sables funambules, Arcantère/Ecrits des forges (Trois-Rivières, Québec), 1988 ; Arenas Funámbulas, traduction de par Myriam Montoya, Fundacion Editorial El Perroy y La Rana, Ministerio de la Cultura, Caracas, 2006.
Métamorphose de l'île et de la vague, Paris, Arcantère, 1985
Paysages, nuit friable, Vitry sur Seine, Barbare, 1980
Contes de Tunisie
Demi-Coq et compagnie, L’Harmattan, Paris, 1997.
Le Secret, Critérion, Paris, 1994.
Traductions de l’anglais (Philippines) d’œuvres de F. Sionil José
José Samson, Fayard, Paris, 2007.
Les Prétendants, Fayard, Paris, 2005.
Le Dieu volé, Critérion/Unesco, 1996, 2004.
Viajero, le chant de l’errant, Critérion, 1997, 2004.
(...) j'ai fait mes premiers pas dans le limon des fleuves on m'a ensablée vive sous un amas de dunes on a obstrué la caverne - que mon sommeil s'éternise on a exilé mon coprs à l'intérieur de mon corps on a effacé mon nom de tous les registres jusqu'aux épousailles des deux rives j'ai porté en moi le vide comme la bouche d'un noyé décembre a disparu derrière l'horizon j'ai appelé - seul le silence était attentif j'ai vu les siècles s'égarer jusqu'à nous le grenadier refleurissait entre les stèles ma ville changeait de maîtres comme de parure ma terre : un nuage en marge du levant pourquoi chercher un lieu quand nous sommes le lieu mon ombre a gravi un long chemin jusqu'à moi un jour je suis entrée dans la maison de la langue j'ai niché deux oiseaux à la place du coeur j'ai traversé le miroir du poème et il m'a traversée je me suis fiée à l'éclair de la parole j'ai déposé un amour insoumis dans le printemps des arbres et délivré mes mains pour que s'envolent les colombes
(extrait de "Sentier de lumière", La douleur des seuils, Paris, La Différence, 2002