Née jour pour jour cinquante ans après la mort de Rimbaud, vit en Normandie. Sa poésie se heurte aux temps inexorables du quotidien et du géologique où se déploie l'humanité entière. Elle s'en échappe par la dérision, l’indignation et la tendresse, la quête d'une totalité solidaire où les mots affirment tout à la fois la désespérance et la volonté. Poète de combat et de résistance, elle reste un électron libre et rebelle. A mis en œuvre deux anthologies aux éditions Le Temps des Cerises, Et si le rouge n’existait pas, (67 auteurs, 2009) et Nous la multitude, (107 auteurs, 2010). Un extrait de Pour durer est le support d'une œuvre musicale du compositeur Valéry Aubertin : Conversation du silence avec le silence, pour orgue, violoncelle et voix. A collaboré avec les plasticiens : A. de Schucani, J.P. Faccon, (Livre pauvre), B. Dusserre Bresson. Figure dans une trentaine d’anthologies, dans plusieurs blogs de poètes et dans de nombreuses revues en ligne et papier, (France et étranger). Nombreuses participations à des festivals et rencontres de poésie, (Fr et étranger). Sociétaire de la Société des Gens de Lettres (SGDL), du P.E.N. Club français, de la Nouvelle Pléïade.
Bibliographie
Publications
Des pas rythmés par la mémoire, Éditions Henry, 2014,
Errer appartenir, La Feuille de thé, 2014
Pendant qu’il est encore temps, Le Temps des Cerises, 2012
Errer appartenir, Caractères, 2012
Guérir d'enfance (préface de W. Lambersy), L'Harmattan, 2012
Quelques méchancetés moins une (préface de J.L. Despax), L'Harmattan, 2011
La rue, Poésie 2005 du Théâtre Molière/Maison de la poésie
Le monde saigne devant toi, Temps des cerises, 2005
Tous les homme sont des poètes, Le temps des cerises, France, 2002
Mais de ce qui se perd, L'arbre à paroles, Belgique, 1998
Une pâleur d'acharnement, 21/3, L'éclaireur, France, 1998
Entrer rebelle en ère de deuil, La Bartavelle, France, 1997
Pour durer, Le Dé bleu / les écrits des forges, France et Québec, 1993
Plusieurs de ses textes, hors recueil, figurent en revues et anthologies.
Lucy, fossile hominidé d'Afrique que le hasard des fouilles donne comme étant notre plus vieil ancêtre environ 3 millions d'années)
Je suis kurde sémite arménien sumérien grec hittite je suis de ces exodes et je marche à la quête en poussant mes troupeaux loin des démons qui me poursuivent et m'assaillent et me brûlent
Je suis les battements-percussion d'un cœur à corps rythmes qui m'entrechoquent soulevant une à une toutes les peaux successives du moi des âges souffles qui se relaient
Moi Lucy ultime couchée long la grande femme Afrique premier homme crâne ouvert aux étoiles penché sur cet Orient qui me ramène mongol et perse haletant aux espaces
Ces rivages me pèsent j'assaillirai les astres et aussi les soleils je traquerai le nègre je parquerai l'indien je suis l'arme virus l'alpha laser l'anti cellule le radical extrême
Je te ferme les yeux dans la puanteur des bouches à sourire étais-tu moi carnage perdu dans une cause qui n'était pas la mienne armé sans réfléchir remonté d'eaux profondes ventre enflé,
Je me consume je me transperce au sabre je suis douce sati eunuque pour te garder je suis galérien cotonnier mineur d'éponges diamantier sucrier gabellier mangeur d'ordures et prostitué
Tu te serres contre moi je m'accroche à tes tripes cachés dans ce charnier tu me parles en des mots que je ne comprends pas j'ai cru te reconnaître à la dernière lueur de l'aube en ce stade
Je suis le gosse enfoui séisme après séisme l'enseveli des boues je ne saigne plus je sèche au vent. je sèche aux mouches j'essuie ma pourriture à ma terre à mon sable
Lucy tu me regardes pétrifiée insensible nonchalamment figée aussi indifférente que la nuit à ma peur Lucy ma mère Lucy mes fils inexorable
extrait de POUR DURER, Le Dé bleu/Les Écrits des Forges, 1993