Æthalidès

Selon la mythologie grecque, Æthalidès est un archer remarquable, héraut des argonautes et fils d’Hermès. Son père ne pouvant lui conférer l’immortalité, Æthalidès obtient de lui le don d’une mémoire immortelle – au contraire des mortels qui, lorsqu’ils bénéficient d’une nouvelle incarnation après leur séjour aux enfers, oublient leur vie antérieure en buvant les eaux du Léthé. Ainsi, les réincarnations successives de Æthalidès, tels Euphorbe, Hermotime, Pyrrhos et Pythagore, se souviennent de leurs vies antérieures comme de leurs passages aux enfers, de leurs incarnations humaines comme de leurs incarnations animales et végétales…

La maison d’édition Æthalidès s’inscrit donc, au XXI° siècle, dans une longue lignée d’explorateurs pour qui la mémoire, et donc l’a-lèthaia (la « vérité » en tant que non-oubli, cette réminiscence chère à Platon), est autant le chemin que le but, autant l’outil que l’œuvre, un travail sans cesse recommencé de dévoilement de l’Etre et d’élucidation des étants. Æthalidès a pour fondation la poésie – une poésie d’essence métaphysique – et pour fanal, ou pour mat, la philosophie – une philosophie plus synthétique qu’analytique. Et pour gouvernail de son petit radeau, nous demanderez-vous, malins, pour filer la métaphore jusqu’au bout ? Eh bien, un élan de fantaisie couplé avec un brin d’autodérision, car comment mieux magnifier notre miraculeuse présence au monde ?

La Divine Pandémie

22 avril 2022

La Divine Pandémie

Le magnifique Marc Delouze rejoint la collection « Freaks ». Toute âme ayant assisté à une « lecture-concertante » du fondateur des Parvis poétiques pourra en témoigner : Marc Delouze est un aède, il porte la poésie en sa chair, il incarne ses textes.
Que nous propose-t-il avec La Divine Pandémie ? Rien de moins qu’un testament poétique en forme de manifeste : voici un « journal de confinement » qui se veut le contraire d’un journal de confinement – il est cheminement d’un poème, en dialogue avec La (…)

Poème
de l’instant

Serge Sautreau

Rivière je vous prie

Loin, un instant, des rives, souvenons-nous, riverains des cours de porcelaine, souvenons-nous des loges de verre, entre flammes et idoles, où se pâmaient le mythe, la révolte, les tyrannies de la fin…

Loin, à l’instant, loin du poumon fertile, c’est l’origine qui appelle avec de longs herbiers ondulant sous la nacre, laissant apercevoir des sables habités, des galaxie solubles, des à-pics de massifs coulés s’engloutissant dans le vert sombre.

Pour invoquer. Pour éveiller le dieu. Pour ne jurer de rien. Pour accueillir. Rivière.

Serge Sautreau, Rivière je vous prie, Éditions l’Atelier le Ciel sur la Terre, 1997