Anonymat et autobiographie d’Adilia Lopes
Cesário Verde et Pessoa ont été des poètes très attentifs au quotidien. António Nobre a inclus dans ses poèmes le langage oral. Ici c’est un réel transformé, un quotidien, des êtres, des choses, des situations, de brèves intrigues qui se succèdent, s’agencent, dans une sorte de transfiguration ; entre le fantasme et l’hyper-vécu, chaque minuscule détail repéré, intégré, déplacé, hors de la confidence. La logique de la phrase et du vers n’est pas celle du sens. Lola Montes danse pour la Comtesse de Ségur, le Minotaure, James Ensor, croisent Diderot et Wittgenstein, dans une fabrique de citations et de glissements sur lesquels jouent les différents régimes de la vérité.
Paru le 1er février 2008
Éditeur : Le Bleu du ciel
Genre de la parution : Recueil
Support : Livre papier
Poème
de l’instant
Es como abrir un menhir con las manos
Cesad de buscar, vosotros mismos sois la puerta
y también los guardianes que prohiben la entrada.
A cada paso que dais os alejais del ombligo
convertidos en fantasmas sedientos de aventura.
Creeís que el matrimonio os libera de la muerte
o que el dinero os inscribe en la jerarquía divina.
Cesad de buscar, el filtro mágico es la conciencia,
ojo que puede regresar a las cuencas vacías de Dios
atravesando la muerte. Nadie se encuentra a sí mismo
recorriendo los mares o bajando a cavernas.
No es fácil, es como abrir un menhir con las manos
porque tenemos un alma más dura que la piedra.
dire ne suffit pas, no basta decir, Le Veilleur Éditions, 2003.