Au secret
J’aurai vu.
J’aurai saisi, à force, les trois cercles :
le commun, le propre et celui de l’arcane.
J’aurai su le désir et le vide.
Parfois, trop proche de comprendre,
j’aurai baisé les lèvres de l’abîme.
Quelques chances m’auront sauvé.
Il me faudra beaucoup d’esprit,
à la dernière passe,
pour rire de l’infime chemin parcouru.
Poème
de l’instant
Où vivre, sinon ?
Est-ce pour maintenant ou pour toujours
Que le monde est pendu à une tige ?
Est-ce pour un rendez-vous ou par ruse,
Ces bois trouvés pour aller faire un tour ?
Est-ce miracle ou mirage
Si vers les miennes se lèvent tes lèvres ?
Et les soleils, comme des balles de jongleurs,
Sont-ils une feinte ou un gage ?
Darde tes feux, mon ange surprenant,
Faisant front de tes seins à la peur coupe court,
Te prenant maintenant, je te prends pour toujours,
Car le toujours est toujours cet instant.