Arfuyen
1er mars 2011
Cracheur de feu de Tony Harrison
"Comment tu es devenu poète, c’est un mystère !
D’où a pu te venir ce talent ?
Disons : J’avais deux oncles, Joe et Harry -
l’un était bègue, l’autre était muet."
"Il y a urgence à faire découvrir au lecteur français la voix de Tony Harrison, raffinée, intempestive, provocatrice, à la manière d’un Pasolini d’outre-Manche. Tel est le but du présent ouvrage, réalisé en collaboration avec la meilleure spécialiste française de Tony Harrison, Cécile Marshall, et avec la participation de l’auteur lui-même. (…)
1er février 2011
Je renaîtrai
"Dans la poésie j’écoute le silence
Dans le silence j’écoute la mort et le recommencement"
La concision et la violence de l’écriture d’Anise Koltz apparaissaient avec un particulier éclat dans les récits largement autobiographiques de La Lune noircie, évoquant par l’âpreté et la crudité des images l’univers d’un Faulkner. Ce nouvel ouvrage, Je renaîtrai, renoue avec la forme poétique. Son titre, brandi comme un véritable défi par cette femme de 82 ans, fait référence au premier texte du recueil : « (…)
1er octobre 2010
Esquisse du Paradis perdu de Roger Munier
Avant-propos.
Les pages qui suivent tentent, après beaucoup d’autres, un commentaire des chapitres 2 et 3 du livre de la Genése sur la création de l’homme et le drame de sa chute au Paradis terrestre.
Il se présente sous forme thématique, mais reste fidèle au texte, comme en témoignent les nombreux renvois aux versets concernés.
Sans nuire au respect qu’on leur doit, il peut être utile d’interroger à nouveau, dans leur littéralité, les textes saints, Ils furent écrits par des penseurs et des poètes (…)
1er septembre 2010
Carnets du jour et de la nuit
"Quel enjeu ?
Ce que je serre dans ma main, ce n’est que l’adresse à laquelle je devrai me rendre - une fois que j’aurai fini d’arpenter mes jours (…)"
1er juin 2010
Somme d’amour
"Dans un entretien paru en 1992, Maximine laissait entrevoir plus nettement encore le fond tragique de son écriture : « Nos vies nous sont données, et reprises. Des êtres qu’on aime s’en vont. C’est très simple. C’est atroce. C’est l’ombre noire et l’hiver glacé qu’on ne peut plus prendre “à la légère”. Mais la poésie nous aide à nous battre, à vivre « contre » la mort. […] Le “message” est donc bien d’espoir, pas facile certes, mais assez fort pour qu’une joie passe : “Foi temporaire”. » Somme d’amour (…)
1er avril 2010
Demain dessus demain dessous
« tu es là et je suis là / les yeux fermés du bonheur / pour voir la vie / qui nous passe / demain dessus demain dessous / sans savoir où nous allons » C’est par ces lignes que commence ce recueil. On pense au merveilleux titre d’un recueil posthume de Guillevic : Présent. « tu es là et je suis là » C’est tout simple, et justement non. Nous lisons, et il n’est pas là – et il est là tout autant. Il nous parle tout familièrement, comme au soir d’une belle journée. Et non – ce sont des mots qui nous parlent, (…)
1er mars 2010
Mon dernier corps de Kiki Dimoula
Traduit du grec par Michel Volkovitch
Prix européen de littérature 2010
"…Je prépare un grand voyage.
Avec les mêmes gestes qu’on fait
quand on reste.
Dans mon profond, lointain changement j’avance…"
1er décembre 2009
Apologie du silence de Alain Maumejan
"donnez-moi le silence, et ces seuls mots
qui s’éteignent en lui, ces mots que je dois
dire au terme du dire, alors que la parole
n’est plus que l’obstacle, et que ce qui
s’entend n’est plus que le balbutiement du
premier être qui rendit l’âme"
1er septembre 2009
Grâce
Grâce : est-il un plus beau titre pour un livre, mais aussi un titre plus exigeant ? Grâce, comme un cri pour être sauvé. Grâce comme la célébration d’un don reçu. Grâce, comme la douceur d’une vision. Les Ténébres de l’espérance étaient le récit d’une descente en enfer : celui du manque d’espoir qui ronge notre temps, comme une maladie : « Que peux-tu saisir si tes mains sont de cendre, / tes yeux globules de poussière ? si leur rayon, / à peine allumé, n’est qu’un éclair éteint ? / La foudre de ta (…)
1er septembre 2009
Les Odes par John Keats
Grâce à Alain Suied, nous pouvons lire Keats non plus comme « le grand poète anglais » mais comme notre contemporain : « En modernisant (à outrance ?) ma traduction, écrit Suied, je ne fais que suivre l’exemple et l’injonction du poète. N’est-ce pas à travers ses choix si “subjectifs” (et tellement moqués à son époque !) qu’il a ouvert la voie à toute la Poésie moderne ? » C’est le privilège du grand traducteur de donner à relire les classiques autrement. C’est le cas d’Alain Suied avec Keats. Lisons les (…)
Poème
de l’instant
À la verticale
Quand même le ciel serait lacéré
par nos ombres meurtrières,
recousons-le avec les fils ténus,
et même usés, de nos poèmes
à la verticale de l’hiver comme de l’été
traversés de vents contraires,
gonflés d’une irréductible confiance
en l’impossible advenue.