Blanc sur Blanc
Traverser le matin jusqu’à la feuille
des peupliers,
être frère d’une étoile, ou son fils,
ou peut-être père un jour d’une autre lumière de soie,
ignorer les eaux de mon nom,
les secrètes noces du regard,
les charbons et les lèvres de la soif,
ne pas savoir comment
l’on finit par mourir d’une telle hésitation,
un si grand désir
d’être flamme, de brûler ainsi d’étoile
en étoile,
jusqu’à la fin.
Eugenio de Andrade, Blanc sur Blanc, Traduit du portugais par Michel Chandeigne, Éditions de la Différence, 1988.
Poème
de l’instant
Santana de toutes les étoiles
Je viens de tellement si loin
marchant sur les hauts fonds
les nerfs chargés de flambeaux
je viens de plus que là-bas
je joue jusqu’aux lèvres de mes mots
je salue tous mes morts
j’ouvre
l’atelier des nuits scintillantes
Zéno Bianu & Yves Buin, Santana de toutes les étoiles, Le Castor Astral, 2020.