Breyten Breytenbach

Breyten Breytenbach naît le 16 septembre 1939 à Bonnievale, ville de la municipalité de Langeberg dans la province du Cap-Occidental en Afrique du Sud.

Dès le début des années 1960, alors qu’il n’est âgé que d’une vingtaine d’années, Breyten s’érige contre le régime d’apartheid. C’est lors d’un séjour à Paris qu’il rencontre celle qui deviendra sa femme, Yolande Ngo, d’origine vietnamienne. Mais ce mariage, qui tombe sous le coup du Mixed Marriages Act et de l’Immorality Act prohibant, de 1949 à 1985, les mariages mixtes, l’interdit de séjour dans son pays natal. Breyten décide alors de s’installer à Paris, où il fonde l’Okhela, mouvement clandestin de résistance au régime d’apartheid chargé d’organiser les réseaux de Blancs au service du parti de Nelson Mandela, le Congrès National Africain (ANC). S’ajoute à cet engagement sans limite son lien avec le réseau Curiel.

Ses activités le poussent, en 1975 et ceci malgré l’interdiction, à tout de même rejoindre l’Afrique du Sud dans le but d’accélérer le recrutement de membres pour Okhela. Breyten sera finalement arrêté, jugé, puis condamné à neuf ans de prison. C’est alors emprisonné dans la prison centrale de Pretoria qu’il assiste à la parution chez Christian Bourgois éditeur de son premier recueil de poésie intitulé Feu froid (Kouevuur), traduit de l’afrikaans par Georges Lory et préfacé par Bernard Noël. C’est à cette même période qu’il rédige la Confession véridique d’un terroriste albinos, récit autobiographique qui paraîtra aux Éditions Stock.

Libéré en 1982, il décide de retourner en France et fait une demande de naturalisation, qu’il obtient. Devenu citoyen français, il retourne pour la première fois en Afrique du Sud en 1994, après la chute du régime. Depuis, Breyten effectue de nombreux séjours aux États-Unis, au Sénégal, où il dirige notamment le Gorée Institute, organisation panafricaine d’intérêt public fondée en 1992, ainsi que dans son pays natal où il enseigne, publie et donne à voir des pièces de théâtre.

Si l’œuvre littéraire de Breyten Breytenbach met souvent en scène des personnages fantastiques évoluant au sein d’univers fantasmagoriques - le personnage de Panus dans Om Te Vlieg en est une bonne illustration - Breyten appartenait à ses débuts, aux côtés d’André Brink notamment, au groupe des Sestigers, ou Beweging van Sestig, groupe d’influents écrivains en langue afrikaans dans les années 1960.

Aussi, Breyten se fait également connaître grâce à son œuvre picturale, exposée depuis 1996. Plusieurs de ses écrits sont accompagnés d’illustrations, tels que Tout un cheval : fictions et images paru aux Éditions Grasset en 1990.

Extrait

au commencement
mille jours mille nuits
à présent on voit pousser
les eucalyptus

La main qui chante
Traduit de l’afrikaans par Georges Lory
Éditions Bruno Doucey

Bibliographie

Poésie

  • La main qui chante, Traduit de l’afrikaans par Georges Lory, Éditions Bruno Doucey, 2020.
  • La femme dans le soleil, Traduit de l’afrikaans par Georges Lory, Éditions Bruno Doucey, 2015.
  • Outre-voix : Conversation nomade avec Mahmoud Darwich, Traduit de l’afrikaans par Georges Lory, Actes Sud, 2009.
  • Lady One, Traduit de l’anglais par Jean Guiloineau, Melville, 2004.
  • Tout un cheval : fictions et images (Alles één paard), 27 poèmes en prose traduits par Jean Guiloineau et 27 aquarelles, Éditions Grasset, 1990.
  • Métamortphase : poèmes de prison, 1975-82, Traduit de l’afrikaans avec l’aide de Georges Lory, Éditions Grasset, 1987.
  • Feu froid (Kouevuur), Traduit de l’afrikaans par Georges Lory, Préface de Bernard Noël, Christian Bourgois éditeur, 1976.

Récit autobiographique

  • Confession véridique d’un terroriste albinos, Traduit de l’anglais par Jean Guiloineau, Éditions Stock, 1984.

Divers

  • Le Monde du milieu, essais littéraires, traduit de l’anglais par Jean Guiloineau, Actes Sud, 2009.
  • L’empreinte des pas sur la terre : Mémoires nomades d’un personnage de fiction, Traduit de l’anglais par Jean Guiloineau, Actes Sud, 2008.
  • L’étranger intime, Traduit de l’anglais par Jean Guiloineau, Actes Sud, 2007.
  • Le cœur-chien, Traduit de l’anglais par Jean Guiloineau, Actes Sud, 2005.
  • Retour au paradis : journal africain, Traduit de l’anglais par Jean Guiloineau, Éditions Grasset, 1993.
  • Mémoire de poussière et de neige, roman traduit de l’anglais par Jean Guiloineau, Éditions Grasset, 1989.
  • Une saison au paradis (‘n Seisoen in die Paradis, 1977-1980, sous le pseudonyme de B. B. Lazarus, journal traduit de l’anglais par Jean Guiloineau, Éditions du Seuil, 1986.
  • Feuilles de route : essais, lettres, interviews, articles de foi, notes de travail, Traduit de l’anglais par Jean Guiloineau, Éditions du Seuil, 1986.
  • Mouroir : notes-miroir pour un roman (Bes Pieëlende notas van’n roman, 1983), Traduit de l’anglais par Jean Guiloineau, Éditions Stock, 1983.