Brumes

la brume est sans avenir
un rien la déchire
réduite à néant
voici que s’avivent les feux du ciel
couvant sous son dais
sommes-nous de même substance
dans nos corps opaques
nous qui renaissons à la lumière
plusieurs fois dans une vie
après avoir désespéré ?
Sont posés les thèmes de l’obscurité, du manque de clarté et de la mort, avec les arbres noirs, l’être « condamné aux brumes / comme à l’inconnaissance », marchant « sans l’espoir » et « sans boussole » : la marcheuse semble dantesque. Mais chez Françoise Ascal nous ne trouvons rien de la dimension moraliste des chants de Dante : la brume dont la forêt est enveloppée – « un rien la déchire » – n’attend que d’être considérée pour que poigne la lumière qui ravive. Dans Brumes, la forêt ne reflète pas l’inconscient de l’humain tourmenté, elle existe séparément et à part entière, avec ses propres mystères, elle est « forêts de nuages ». – Extrait de la postface de Sabine Huynh
Peinture de Caroline François-Rubino.
Aencrages & Co, 56 pages, 2021.
Paru le 9 février 2022
Éditeur : Aencrages&Co
Poème
de l’instant
L’épreuve
La nuit voyait en nous
Cette clarté secrète
que couvaient nos décombres