« Camargue, huitième jour de la semaine »
« Dans l’une de ses dédicaces, toujours si rondes, généreuses et déliées, Christian BOBIN a écrit : « Le langage est la Camargue du cœur ». Sa mort, en novembre dernier, a scellé l’ultime frontière. Alors nous sommes partis vers le delta du Rhône, avec Le huitième jour de la semaine en mains.
Entre les Saintes-Marie-de-la-Mer et Salin-de-Giraud, c’était le bout du monde : les étangs et les marais salants, la Méditerranée, les camelles, la cristallisation, le mistral, les flamants plus ou moins roses, le phare de Faraman, le froid, le soleil, la solitude, la beauté, les oiseaux et cette étrange « maison de verre », ancien banc d’essai sur la résistance des vitrages en conditions extrêmes, comme un caravansérail ouvert à tous les vents, offert au violoncelle de Gaspar CLAUS et à la voix de Marie-Sophie FERDANE. »
Sophie NAULEAU
Un court-métrage de Thomas RABILLON
Avec Gaspar CLAUS et Marie-Sophie FERDANE
D’après Christian BOBIN, Le huitième jour de la semaine © Éditions Lettres Vives
Prise de son de Marie-Clotilde CHÉRY
Mixage de François GUEURCE
Remerciements à Matthieu BAMEULE, Bertrand MAZEL et Hubert FRANÇOIS
Partenaires
Poème
de l’instant
La dernière phrase
Il n’y a ni drame ni déchirure.
On dirait dans le jour un infime
vertige. Rien ne change mais tout
vacille. ce qu’on voit, on le voit
comme s’il venait de s’absenter
et que chaque objet portait encore
une trace de ce qui s’éloigne.
Un peu de chaleur avant le froid.
Une attente qui n’attend plus rien.
Jacques Ancet, La dernière phrase, Frontispice de Paul Hickin, Éditions Lettres vives, 2004.