Concert animal de Blanca Varela
de Blanca Varela (Pérou), traduit par François Michel Durazzo, collection Le Temps du rêve
réflexion parfois amère sur le temps qui passe et sur la mort, mais loin de sombrer dans le désespoir, c’est un cri qui dit l’urgence de vivre. Prix Octavio Paz, prix Roger Caillois.
Paru le 9 décembre 2019
Éditeur : Myriam Solal (Association des amis de l’Art négro-africain)
Genre de la parution : Recueil
Poème
de l’instant
Petits poèmes en prose
Votre œil se fixe sur un arbre harmonieux courbé par le vent ; dans quelques secondes, ce qui ne serait dans le cerveau d’un poëte qu’une comparaison fort naturelle deviendra dans le vôtre une réalité. Vous prêtez d’abord à l’arbre vos passions, votre désir ou votre mélancolie ; ses gémissements et ses oscillations deviennent les vôtres, et bientôt vous êtes l’arbre. De même, l’oiseau qui plane au fond de l’azur représente d’abord l’immortelle envie de planer au-dessus des choses humaines ; mais déjà vous êtes l’oiseau lui-même.