Contre-chant
Auteur : Danielle Bassez

Tu rêves que tu danses, follement, au bras d’un cavalier, tu t’envoles… Vous dansiez, à Mariánské Lázně. C’était facile et délicieux. Vous dansiez tous les soirs, après les cours, tard dans la nuit. La valse, le tango, la samba.Au réveil, il te semble que tu pourrais danser encore, un instant, auprès d’un être avec qui tout serait possible. Dear maiden, écrivait Luke, dans une de ses lettres (d’amour). Il te vient, parfois, de furieuses envies de danser. À Noël, te souviens-tu, alors que nous écoutions de la musique, nos corps dansaient à l’unisson. Puis, un faux pas, et ils se sont désaccordés.
Paru le 18 mai 2022
Éditeur : Cheyne
Poème
de l’instant
C’est comme ouvrir un menhir avec les mains
Cessez de chercher, vous êtes la porte
et les gardiens qui en interdisent l’accès.
Chaque pas vous éloigne du nombril
chimères assoiffées d’aventure.
Vous croyez que le mariage vous libère de la mort
ou que l’argent vous marque dans la hiérarchie divine.
Cessez de chercher, la conscience est le philtre magique,
L’œil capable de rejoindre les orbites vides de Dieu
traversant la mort. Personne ne se rencontre soi-même
en parcourant les mers ou en explorant les cavernes.
C’est difficile, comme ouvrir un menhir avec les mains
car notre âme est plus dure que la pierre.
dire ne suffit pas, no basta decir, Le Veilleur Éditions, 2003.