Cortège de masques de Walter Helmut Fritz

Traduit de l’allemand par Adrien Finck, Maryse Staiber, Claude Vigée
Collection d’Une voix l’autre.
Le souhait d’être homme de peu de paroles. Pourquoi ? Parce que tout est sans rive, insondable, infini. Les phénomènes les plus simples. Les contradictions irréductibles. Les auto-illusionnements, pièges, cercles vicieux. Les illusions que l’on a, dont on veut se débarrasser, tout en ayant besoin de leur présence. Heine : " J’avais trop bon caractère pour rompre moi-même avec mes erreurs anciennes. Je les ai emportées, dès le départ. On ignore à quoi elles peuvent servir."
Poème
de l’instant
Stèles
La cime haute a défié ton poids. Même si tu ne peux l’atteindre, que le dépit ne t’émeuve : Ne l’as-tu point pesée de ton regard ?
La route souple s’étale sous ta marche. Même si tu n’en comptes point les pas, les ponts, les tours, les étapes, - tu la piétines de ton envie.
La fille pure attire ton amour. Même si tu ne l’as jamais vue nue, sans voix, sans défense, - contemple-la de ton désir .
*
Dresse donc ceci au Désir-Imaginant ; qui, malgré toutes, t’a livré la montagne, plus haut que toi, la route plus loin que toi,
Et couché, qu’elle veuille ou non la fille pure sous ta bouche.