Deux Corps pliés dans un jardin
Anne Peslier

Extrait :
Tes mains quittent les arbres
pour caresser les corbeaux
bien dressés sur le fil du jardin
dans ta poche quelques plumes noires
pour tenir la journée
tu vas lever dans une heure des filets à poissons
venus du lac
mais avant coupé sport dans lequel ô miroir tu
regardes ton premier cheveu
dans le reflet intérieur de ta folie
Et la nuit tombe pour t’étourdir
dans mes bras il est quatre heures
j’écoute
tes os prêts à se briser
rongés de l’intérieur par la rage
ta colère est pire que l’amour
et ton cœur il bat son plein
quand il jouit d’un vin
c’est le meilleur pour aimer
notre ivresse et toi plus ivre
on se risque dans les ténèbres
on dissèque la moindre parcelle
Paru le 25 mars 2021
Éditeur : Librairie-Galerie Racine
Poème
de l’instant
Peuple des tentes
J’irrupte au jour
comme une fleur du désert
le ciel est haut
le soleil est vaste dans un coin de ciel
brûlent mes pieds sans sandales
au milieu des tentes
le vent s’orage
dans un concert à ciel ouvert