Dis moi quelque-chose

Auteur : Yves Namur

Dis moi quelque-chose

Un livre en quatre saisons : qui commence à l’automne et finit à l’été. « Dis-moi quelque chose » : un titre tout simple, presque celui d’une chanson. Et d’emblée une interrogation. Cette demande, à qui s’adresse-t-elle ? Au lecteur, ou à quel autre interlocuteur ? Et quel est ce « quelque chose » qui serait à dire ? Ou peut-être n’y a-t-il rien à dire, seulement à rompre le silence pour témoigner qu’on est là ? « Dis-moi quelque chose / Qui comblerait le manque // Ferait de nos yeux vides / Une forêt de coeurs orageux / Une pluie étoilée // Un poème entrouvert » C’est ainsi que commence le livre. Et c’est donc cela : ce qui est à dire n’est là que pour « combler le manque ». Est-ce au lecteur de le dire ? Est-ce à lui de faire surgir dans les « yeux vides » du poète « un poème entrouvert » ? Ces poèmes, précise l’auteur, dans une note finale, « ne sont rien d’autre qu’une prière adressée à l’inconnu, au lecteur éventuel et probablement à moi-même. » D’un poème à l’autre, l’interlocuteur est toujours incertain, comme toujours la réponse qui s’esquisse. « Dis-moi quelque chose / Même si cela ne sert peut-être à rien // Parce qu’il y a ici trop de ciel / À regarder trop d’oiseaux / À entendre // Trop de tout en fin de compte » Pire que le manque, il y a l’excès, que rien ne peut combler. Pire que le silence, l’aveuglement. Mais l’espoir reste toujours que ce « quelque chose », le « poème entrouvert », « peut-être » ne serve pas « à rien ».

Paru le 11 mars 2021

Éditeur : Arfuyen

Poème
de l’instant

Laura Vazquez

« 100% pur jus de fruits… »

100% pur jus de fruits
Pour vivre fais de ton mieux
Est-ce que
l’histoire a mal tourné
J’ai commencé à sortir tous les jours
Et j’ai mangé de la pizza avec des gens
pour la première fois de ma vie le ciel
était normalement bleu

Laura Vazquez
Vous êtes de moins en moins réels
Points Poésie / 2022