Dix Autres Chants pour continuer de tourner en rond
Auteur : Jean-Luc Parant

Les yeux, qui ne peuvent entrer en contact avec aucune autre matière que celle dans laquelle ils se projettent, sont le symbole de notre existence de solitaire, coupée de tout, comme brisée et retranchée du reste du monde. Nous ne sommes qu’un fragment inalliable, qu’un débris dentelé et échancré de la matière qui nous entoure, et que l’espace sans fin a défoncé et déchiré pour nous faire naître. Quand le monde est à la taille de nos yeux, nous voyons. Si le soleil dans le ciel est juste à la taille de nos yeux, c’est bien non seulement parce que le soleil est ce que nous voyons de mieux mais aussi ce que nous voyons le plus, et ce par quoi nous voyons.
Poème
de l’instant
Totem normand pour un soleil noir
Normand
je suis aussi de ce pays-là des ronds-points
de notre humanité qui n’est pas
qui ne sera plus jamais
seule