Éblouissements
ce qui jamais
ce qui toujours
qui chante dans les feuilles
sans feu ni mot
jeu des cent
fois
jette au brasier de ronces
ce qui chante tout bas
Martine Broda, 1947-2009, Éblouissements, Flammarion, 2003.
Poème
de l’instant
Blanc sur Blanc
Traverser le matin jusqu’à la feuille
des peupliers,
être frère d’une étoile, ou son fils,
ou peut-être père un jour d’une autre lumière de soie,
ignorer les eaux de mon nom,
les secrètes noces du regard,
les charbons et les lèvres de la soif,
ne pas savoir comment
l’on finit par mourir d’une telle hésitation,
un si grand désir
d’être flamme, de brûler ainsi d’étoile
en étoile,
jusqu’à la fin.
Eugenio de Andrade, Blanc sur Blanc, Traduit du portugais par Michel Chandeigne, Éditions de la Différence, 1988.