Editions Empreintes
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Chavannes-près-Renens
1er novembre 2016
L’or dans la poussière des seuils
Des courants d’ombre et de sang
façonnent la chair de la terre
et s’arrêtant parfois
mordent au ventre même
des clameurs pierreuses
Est-il quelque part
une perspective de douceur et de lait ?
De tendresse
de pardon ?
Eveillée
je m’en vais
chercher par-delà les frontières
le règne de la sève
1er novembre 2016
Avec la connivence des embruns
Une île bretonne, rocheuse, sauvage, vivante, est au centre de ce nouveau recueil de Françoise Matthey.
Une île, c’est un concentré de beauté terrestre dans l’immensité marine, sous l’amplitude du ciel ; toujours en train de parfaire sa beauté par le moins : les vents l’aiguisent, la mer avec ressac et marée la tient dans la rigueur de son mouvement perpétuel, le soleil met tout en lumière, failles et fissures comprises, les rochers millénaires se taillent sans cesse, selon une vaste dramaturgie (…)
1er mai 2016
Le corps inhabitable suivi de Ici-haut et de Précédemment
Né en 1955 à Genève, Jean-Pierre Vallotton est une voix originale qui associe des mondes hantés par les rêves, non sans tourments, à une forme poétique parfois ludique, toujours mouvante. Il a été le lauréat du prix Louise Labé en 1998.
Une des richesses incontestables de l’écriture de Vallotton tient à une conscience nette et à une mobilisation souple des ressources formelles qui s’offrent à la plume du poète. D’un poème à l’autre se trouvent mis à l’épreuve, sans esprit de système, des traitements variés (…)
1er octobre 2014
Rien qui se dise de Claudine Gaetzi
« Aucun mot ne sauve », « rien qui se dise », constate d’emblée Claudine Gaetzi. Aux prises avec les « blancs du langage », avec la parole vide, la voix poétique hésite. Comment assembler bord à bord les mots et les choses qui « commencent et finissent hors des mots, sans les mots » ? Comment coudre ensemble signe et référent ?
Au terme d’un questionnement serré et parfois vertigineux qui la dresse contre le silence et l’abstraction, Claudine Gaetzi réaffermit pourtant son timbre pour « décrire quoi, peu (…)
1er septembre 2014
Chut… suivi de Rouages
Livre après livre, en un demi-siècle de pratique ininterrompue de la poésie, Vahé Godel – homme errant dans l’entre-deux des origines, des langues et des cultures, en quête d’une identité incertaine et fuyante – semble avant tout préoccupé de lâcher du lest : à Coupes sombres (1974) font ainsi écho, quarante ans plus tard, Rien (ou presque) et ce dernier titre émouvant : Chut…, comme un doigt posé sur la bouche. On n’est pas impunément issu (même à demi) d’un peuple qui manqua de disparaître de la carte, ni (…)
1er mai 2012
dépendre soi de Patrick Amstutz
"Nue toute amour
dans le lait du désir,
femelle tu mêles le mâle
en toi dansant sa mue.
Ainsi parlons-nous aussi
à l’étoile qui luit."
1er octobre 2010
La poésie en chemins de ronde
"A la fin de chaque page, au moment de reprendre souffle, j’aimerais m’en convaincre : les vocables que j’ai convoqués, les phrases que j’ai alignées rendent hommage aux êtres, aux choses et aux aléas qui, en me marquant au fer, m’ont donné leçon."
Poème
de l’instant
Survivance des lucioles
Les lucioles, il ne tient qu’à nous de ne pas les voir disparaître. Or, nous devons pour cela, assumer nous-mêmes la liberté du mouvement, le retrait qui ne soit pas repli, la force diagonale, la faculté de faire apparaître des parcelles d’humanité, le désir indestructible. Nous devons donc nous-mêmes - en retrait du règne et de la gloire, dans la brèche ouverte entre le passé et le futur - devenir des lucioles et reformer par là une communauté du désir, une communauté de lueurs émises, de danses malgré tout, de pensée à transmettre. Dire oui dans la nuit traversée de lueurs, et ne pas se contenter de décrire le non de la lumière qui nous aveugle.