Éditions Fario

Depuis l’automne 2009, les éditions Fario publient, aux côtés de la revue, des livres.
Une première collection a vu le jour, inaugurée par un texte de Gustave Roud, Le repos du cavalier, suivi d’une étude de James Sacré, Aimé parmi les autres.

Dans le sillage d’une revue, cette polyphonie fragile et éphémère, des lignes de force se dessinent, des corps de textes s’assemblent, des dilections naissent ou s’affirment. Gustave Roud est présent depuis le début. Cette présence presque diaphane, son attachement à un lieu en même temps que ses errances de marcheur nocturne, son extrême attention au monde qui l’entoure tout autant qu’à l’invisible, l’éclat voilé et mélancolique de ses proses, l’accord tacite que celles-ci entretiennent avec le souvenir des morts, tout cela nous accompagne. Nous avons souhaité que le premier ouvrage publié autour de la revue soit de sa main.

Notre catalogue s’est depuis élargi. Pas davantage que les sommaires de la revue, il ne saurait être réduit à un quelconque programme ; il est ouvert à la littérature sous toutes ses formes, à la philosophie, à la critique sociale, aux arts. Les textes que nous publions reconnaissent leur dette envers la langue et envers le monde, ils sont d’un temps, d’un lieu, ils tentent, par des chemins divers de donner sens aux convulsions démentes de l’époque.

Notre attention à la matière du livre, à son enveloppe d’encre et de papier, vient affirmer que la lecture est une expérience entière, qu’elle implique ou entraîne une présence qui n’est pas que d’esprit, et qu’elle ne se consume pas dans la mouvante brillance des écrans.

La Bibliothèque des Impardonnables

Collection dirigée par Max de Carvalho et consacrée exclusivement au domaine poétique français, Les Impardonnables (Cristina Campo nomme ainsi les poètes) se décline en quatre quatuors saisonniers, soit 16 recueils annuels, chaque recueil au format de poche, sous étui, complétés par un dix-septième volume joint à la quatrième saison et offrant à l’ensemble un appareil critique accompagné, en écho à ces voix vives du passé, par les contributions de plusieurs auteurs contemporains et d’un artiste

Contact

26, rue Daubigny

75017

Paris

Blocus sentimental, ou L'Hiver qui vient

13 janvier 2023

Blocus sentimental, ou L’Hiver qui vient

C’est à Edouard Dujardin et Félix Fénéon que l’on doit la première édition, sous le titre de Derniers vers, des poèmes donnés ici. Les deux écrivains firent en effet paraître posthume, en 1890 et à 57 exemplaires (sur souscription) cette suite, à côté des Fleurs de Bonne volonté et du Concile féerique. Si pour ces deux derniers ensembles les titres sont du poète, « Derniers vers » est une commodité d’usage à laquelle l’inventeur malgré lui du « monologue intérieur » et l’auteur des Nouvelles en trois lignes (…)

Le Chemin de sable

13 janvier 2023

Le Chemin de sable

L’unique recueil anthume de Sabine Sicaud (1913 – 1928) paraît en 1926, préfacé par madame de Noailles. Il reste à l’auteur deux ans à vivre. Dans son cas, le misérabilisme cher à la nécrophilie littéraire serait insuffisant : elle est morte enfant. C’est là une monstruosité du destin que les amateurs friands de « poètes morts jeunes » eux-mêmes hésiteraient à mettre en avant. Du reste, la toute jeune fille avait d’emblée fait un sort au mot malencontreux d’Anna de Brancovan sur « l’honneur de souffrir ». On ne (…)

Seul en son bois, dressé noir

1er juillet 2022

Seul en son bois, dressé noir

Œuvres de Farhad Ostovani

Ultima Stella

10 juin 2021

Ultima Stella

Traduction de l’italien par Serge Airoldi.
Novella Aurora Cantarutti est née le 26 août 1920 à Spilimbergo, province de Pordenone, au nord-est de l’Italie, dans la région du Frioul Vénétie Julienne. Elle a passé son enfance et son adolescence à Navarons, un petit village à une vingtaine de kilomètres plus au nord. Après des études de lettres à Udine, Milan et Rome, Novella Cantarutti est devenue professeur de littérature italienne et d’histoire à Udine où elle s’est éteinte en septembre 2009. Elle a (…)

Faisez pas les cons

14 novembre 2016

Faisez pas les cons

Nouvelles, récits, fables, peu importe le nom, il y en a huit. Dans un décor de grains et de ports désolés, de landes boueuses ou d’herbes rares et d’éboulements divers, bref, d’instabilité générale du Ciel et de la Terre. Y rôdent Albert, dans tous ses états, et ses romanesques amis, quelques énergumènes nomades de son acabit : la succession des litres à 11°5 éclairant diversement d’un voile irisé les fortunes de leurs humeurs et pourquoi pas, une sorte d’humanité. De l’abstème amer jusqu’à la folle bobance. (…)

Poème
de l’instant

Alejandro Jodorowsky

Es como abrir un menhir con las manos

Cesad de buscar, vosotros mismos sois la puerta
y también los guardianes que prohiben la entrada.
A cada paso que dais os alejais del ombligo
convertidos en fantasmas sedientos de aventura.
Creeís que el matrimonio os libera de la muerte
o que el dinero os inscribe en la jerarquía divina.
Cesad de buscar, el filtro mágico es la conciencia,
ojo que puede regresar a las cuencas vacías de Dios
atravesando la muerte. Nadie se encuentra a sí mismo
recorriendo los mares o bajando a cavernas.
No es fácil, es como abrir un menhir con las manos
porque tenemos un alma más dura que la piedra.

Alejandro Jodorowsky, Traduit de l’espagnol (Chili) par Martin Bakero et Emmanuel Lequeux
dire ne suffit pas, no basta decir, Le Veilleur Éditions, 2003.