État stationnaire

L’idée principale était de favoriser la plus grande immobilité des choses, de parler très peu, et de contempler le plus longtemps possible des intervalles où rien de particulier ne se passait ; et l’idée était aussi d’être heureux dans l’état stationnaire. De ne plus vouloir à côté de l’état où j’étais, mais de me pelotonner dans la chaleur de l’état, dans le réconfort d’une durée, sans aucun accident, ni des pensées ou des imaginations, qui m’auraient poussé à déborder ou entreprendre. Je me contentais très bien des idées nécessaires et de l’imagination suffisante.
Poème
de l’instant
Je suis de la maison du songe
Si tu hésites entre deux chemins
ne choisis pas celui de la mémoire
mais celui de la feuille creuse
et gagne la racine
Francis Coffinet, Je suis de la maison du songe, Éditions Unicité, 2020.