Eugenio de Andrade

Eugénio de Andrade, de son vrai nom José Fontinhas, naît le 19 janvier 1923 à Povoa da Atalaia, petit village du Beira Baixa situé entre Fundão et Castelo Branco.
C’est en 1936, à l’âge de treize ans seulement, qu’Eugénio écrit ses premiers poèmes. Trois années plus tard, il publie son Narciso (Narcisse). En 1943, il quitte Lisbonne qu’il avait rejoint en 1932 et part pour Coimbra afin d’y accomplir son service militaire. Il y rencontre Miguel Tora et Eduardo Lourenço.
En 1948, lorsque paraît As mãos e os frutos (Les Mains et les Fruits), Eugénio devient particulièrement reconnu et l’ensemble de son œuvre est bien accueillie au Portugal, notamment par les critiques Jorge de Sena et Vitorino Nemésio. À partir des années 1950, alors qu’il vit désormais à Porto où il travaille comme inspecteur au ministère de la Santé, Eugénio aborde presque tous les genres littéraires, passant de la poésie avec Escrita da Terra (Écrits de la terre) publié en 1974, à la prose Os afluentes do silêncio de 1968, Rosto precário de 1979, sans oublier les contes pour enfants tels que História da égua branca et Aquela nuvem e as outras publiés en 1977 et 1986.
Malgré son importante renommée, Eugénio a toujours préféré garder une certaine distance avec les mondanités. Resté solitaire, il expliquait ses rares apparitions publiques par « cette faiblesse du cœur qu’on appelle l’amitié ».
En 1986, Eugénio se voit décerné du Prix de l’Association internationale des critiques littéraires, trois ans avant de recevoir le Grand Prix de poésie de l’Association portugaise des écrivains. L’année 2001 a valeur de consécration lorsqu’il obtient le Prix Camões.
Eugénio meurt à Porto le 13 juin 2005, des suites d’une longue maladie.
André Velter, dans le journal Le Monde, considère que :
« Eugénio de Andrade est l’un des rares poètes portugais contemporains à avoir imposé sa singularité, à avoir traversé la galaxie Pessoa sans demeurer dans la dépendance de ce fabuleux champ d’extraction mentale. »
Bibliographie
- Matière solaire, avec Le poids de l’ombre et Blanc sur blanc, Traduction de Michel Chandeigne, Maria Antónia Câmara Manuel, Patrick Quillier, Éditions Gallimard, 2004.
- Matière solaire, Traduction de Michel Chandeigne, Maria Antónia Câmara Manuel, Patrick Quillier, Éditions de la Différence, 2000.
- À l’approche des eaux, Traduction de Michel Chandeigne, Éditions de la Différence, 2000.
- Le poids de l’ombre, Traduction de Michel Chandeigne, Maria Antónia Câmara Manuel, Patrick Quillier, Éditions de la Différence, 2000.
- Le sel de la langue, Traduction de Michel Chandeigne, Éditions de la Différence, 1999.
- Versants du regard, Traduction de Petricl Quillier, Éditions de la Différence, 1990.
- L’autre nom de la terre, Traduction de Michel Chandeigne et Nicole Siganos, 1990.
- Blanc sur blanc, Traduction de Michel Chandeigne, Éditions de la Différence, 1988.
- Écrits de la terre, Traduction de Michel Chandeigne, Éditions de la Différence, 1988.
- Matière solaire, Traduction de Michel Chandeigne, Patrick Quillier, Éditions de la Différence,1986.
- Vingt-sept poèmes, Traduction de Michel Chandeigne et Acácia Thiele, Éditions La Clayette, 1983.