Poète vigoureux et fin, François Fabié consacre toute son oeuvre à son pays natal. Connu et apprécié de son vivant en province comme à Paris, le « poète du Rouergue » puise son inspiration dans les souvenirs de son enfance « d’azur et d’or », au moulin de Roupeyrac. Avec des thèmes comme le paysage, la vie quotidienne, les moeurs et les traditions populaires, il met en scène l’univers rural de la fin du XIXème siècle, dans une suite de tableaux qui séduisent par la vivacité des traits et la justesse des sentiments évoqués. Son chant rustique est un hymne à la terre, il donne ses lettres de noblesse au paysan et un droit de cité littéraire à sa province.
Excellant à rendre la spécificité de son terroir, Fabié est un des chefs de choeur de la poésie du pays natal, un mouvement artistique qui apparaît après la guerre de 1870, dans les années d’installation de la IIIème République. De jeunes auteurs se donnent un projet esthétique : célébrer leur pays à la manière du Victor Hugo de La Légende des Siècles et écrire la « petite légende » de leur province.
De là va naître une importante floraison de poésie qui, valorisant l’ensemble du territoire national, donne à la province conscience de son identité et engendre le régionalisme littéraire. A partir de la Belle Epoque, dans leur recherche de l’énergie créatrice, de jeunes écrivains prennent appui sur leur lieu de naissance pour s’ouvrir à l’universel et entonner le chant du monde. Fabié devient alors la figure emblématique de la poésie du pays natal.

Source : François Fabié, poète du pays natal. Michèle Gorenc. Juin 2005

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