Grünewald, le temps déchiré
Auteur : Françoise Ascal

La découverte du retable d’Issenheim, à Colmar, oeuvre du peintre Mathias Grünewald, fut un événement marquant dans la vie de Françoise Ascal. De ce choc est né le long poème Grünewald, le temps déchiré.
Entre 1994 et 1996, le peintre Gérard Titus-Carmel, avec lequel Françoise Ascal a déjà collaboré, a réalisé un vaste ensemble de dessins intitulé Suite Grünewald. Quelques-uns d’entre eux accompagnent le poème. Ces deux lectures - écrite et picturale - entrent ici en résonance. L’une comme l’autre témoignent d’une âpre confrontation avec la radicalité du chef-d’oeuvre de Grünewald.
Je vous écris du haut d’un promontoire de cinq siècles.
Un promontoire sans horizon.
Cerné de barbelés.
De miradors.
De drones survolant des terres occupées des villes détruites.
Un promontoire habité par des luttes fratricides.
Gouverné par des appels aux meurtres.
De votre siècle au nôtre l’humanité n’a pas grandi.
Paru le 15 avril 2021
Éditeur : L’herbe qui tremble
Genre de la parution : Recueil
Support : Livre papier
Poème
de l’instant
Juneau
Had I been there
Looking across at the glacier
And wondering why it recedes
And does not advance,
I would surely have gone
To the little cafe on the wharf
And lunched on fresh halibut.
I would have been
Where I ought to have been,
In my mind, fishing deep waters.