Instants éternels de Guilhem Fabre

Cent et quelques poèmes connus par coeur en Chine
"Aube de printemps
Mon sommeil printanier a laissé passer l’aube
De partout viennent des chants d’oiseaux
La nuit passée n’était que vent et pluie
Combien de fleurs ont dû tomber !"
Poème
de l’instant
L’homme désert
Il n’y a pas d’aigle sans désirs.
Il n’y a pas d’aveugle sans regard.
Il n’y a pas de Bonheur.
Mais il n’y jamais ce chant tournoyant et délivrant, cette Parole de toujours, cette terrasse de splendeur portée entre les bras du jour, il n’y a pas ce chant et cette bouche qui chante, et ce corps qui chante cette bouche, et ce désir qui chante ce corps qui l’emporte à sourire, s’il n’y a pas Celle même qui attend encore, au milieu des palmes et des pluies, d’être déliée de son ombre.
André Delons, L’homme désert, Éditions Rougerie, 1986.