Instants éternels de Guilhem Fabre

Cent et quelques poèmes connus par coeur en Chine
"Aube de printemps
Mon sommeil printanier a laissé passer l’aube
De partout viennent des chants d’oiseaux
La nuit passée n’était que vent et pluie
Combien de fleurs ont dû tomber !"
Poème
de l’instant
Une tristesse bleue et grise
Évidemment l’orgueil et la trouble passion
Les papiers arrachés, bien sûr, les volets clos
Les livres sans mémoire et presque à l’abandon
L’étui de ton violon fermé comme un sanglot
Mais penser à tes gestes carrés vers les miens
La presque cruauté, la langueur infinie
Le rire en plein désir et les larmes à la fin
M’ont fait aimer la mort et préférer la vie
Sarclo, Une tristesse bleue et grise, « Éloge d’une tristesse », Côtes du Rhône Productions, 1992.