Inutile, de Mandin

Ce quatrième recueil de Mandin offre une perspective différente, bien qu’on reconnaisse cette écriture toujours aussi plastique - rare dans la poésie contemporaine. Si l’influence japonaise est présente, c’est sans doute parce que cette civilisation dans son essence porte beaucoup moins ce dessin de l’utile que la société occidentale, c’est surtout parce que le poète de "l’inutile" s’inscrit dans la recherche continue d’un sens qui s’élabore avec la rencontre anodine, l’importance de verbes récurrents - "savoir", "exister", "devenir" ou "dire" - , une ligne centrale où l’on retrouve l’humour, la dérision, la phrase lapidaire, l’interrogation de tout l’être et de ce qui l’environne, comme cette nature beaucoup plus présente que dans les recueils précédents.
(Claude Tuyeras, professeur de lettres)
Poème
de l’instant
Le guide
Quand tout ce qui peut tomber est tombé
Quelque chose s’élève.
Et s’en allant ici, et s’évadant là
Et cela, et ceci, telle est mon errance.
Orphée, Éditions de la Différence, 1991.