Iris, c’est votre bleu
Auteur : Ariane Dreyfus

« Cette fois, la fleur c’est un homme.
Cet homme qui reste près de moi et sa fleur se dresse. Beauté et fragilité de l’incarnation, du lien dans le temps. Et comme il n’y a pas d’instant sans son basculement, « je veux bien au bord si c’est avec toi ». Et comme la terre elle aussi a désormais perdu l’éternité, on n’ose même plus s’accrocher à l’herbe. On le fait, on continue à toucher ce qui semble nous porter, mais très doucement maintenant. Près de moi, il y a aussi des enfants qui finissent de grandir, avec ce silence particulier de quitter l’enfance sans savoir encore qu’elle reviendra avec l’amant, l’amante. Comme Valérie, quand elle se penche sur le papier ou la toile, autre pinceau d’amour, encore de l’eau pour les fleurs uniques.
Ailleurs, Rwanda, Iran, Afghanistan, d’autres silences, celui des êtres, souvent des femmes, dont la vie est arrachée à vif. Ailleurs ou tout près, c’est pareil, il n’y a que Dieu qui est loin, puisqu’il n’existe pas.
Ce livre a commencé avec un iris sous le bleu du ciel nu. »
Petite joue on ne sait d’où
Cerise n’est pas nourriture
Bien ronde avec courage
On reprendrait le chemin
Un peu de rouge il n’est pas perdu
Plusieurs dans la main
Le cœur n’est pas le seul à être petit
Capable de sursauter
A la rencontre
Une sur la langue et sans parler
Voilà comme le monde était tranquille
Une poignée, la bouche pleine,
La confiance.
Poème
de l’instant
Le billet de Pascal
Peut-être, quand je m’en irai,
reviendra-t-il une dernière fois
s’assoir auprès de moi
pour me dire « Allons, prends courage »
et me souffler mon nom secret
me dévoiler mon vrai visage
me dire qui j’étais.