Jacques André éditeur
1er février 2023
un pont des fleuves
« Il y a encore des gens pour croire qu’un poème bref est écrit pour qu’il soit vite lu. Désolation et obsession de la vitesse… Erreur absolue, méconnaissance des mécanismes profonds de l’âme. Car c’est une nuit entière qu’il faut pour lire un poème de Michel Dunand, comme il a fallu une vie entière pour l’écrire. Conservez ce livre sur votre table de chevet sous réserve qu’elle soit assez solide pour soutenir la densité de ses textes. Vous en lisez un. à la première lecture, vous ne ressentez rien, vous ne (…)
16 janvier 2021
Addictus
Édition bilingue traduite en italien par Julie Dorille.
Photographies de Jean-Claude Chuzeville.
Le photographe a l’œil libre, l’esprit aux aguets. Et il lui propose une aventure singulière, à long terme. Une manière de descendre au fond de soi, loin de la rumeur la plus insignifiante et des bruits les plus notoires. Elle accepte de se prêter au jeu. Une connivence paraît alors sur le devant de la scène – intérieure. Elle sera son « modèle privilégié ». Déjà le poème pointe son nez derrière le haut (…)
24 mai 2019
La Caravane de l’orage
Le chant qui accompagne nos premières heures nous enveloppe de douces prédictions puis nous emporte sur ses ailes, loin du berceau, en survolant parfois mers et continents, vers d’autres demeures et d’autres chants. Sa mélodie traverse discrètement les saisons, même quand l’orage surgit pour l’entraîner dans sa caravane tumultueuse d’ombre et de lumière.
6 mars 2019
Épitomé du mort et du vif
Quand on lit les textes d’Anne-Lise Blanchard, à la condition de se refuser à toute lecture superficielle, rapide ou préorientée, on est amené – dans la douceur – à admettre que la seule concession que nous ayons le droit de faire, c’est à la vie, et à rien d’autre.
Avec son écriture épurée, lisse et discrète, Anne-Lise Blanchard s’écarte de la tendance actuelle où l’on voit, dans toute sa suffisance, le « moi » supplanter le « je », ce qui appelle déjà au combat.
Je voudrais évoquer par conséquent le (…)
1er mars 2016
La connivence du marchand de couleurs
Comment accéder au monde ?
Comment accéder au monde sans se frayer un chemin de terre et de ciel, y persévérer malgré les embûches dans l’espoir de haltes généreuses, de lumineux points de vue ? Cette aventure n’est pas réservée au pèlerin ou au poète, elle n’est pas non plus l’apanage du peintre, mais ne pourrait être poursuivie sans la connivence du marchand de couleurs.
1er juin 2015
Les toits du coeur
"Qui vous a lue ?
Qui vous a vue ?
Personne
ou presque.
On vous croise ici sans cesse, il est vrai. Mais en tant que monument. Silhouette un peu triste.
Un brin figée…."
1er décembre 2014
A la recherche du roi
" Le poème n’est que l’enregistrement très fidèle de nos erreurs successives ". L’auteur en est fermement convaincu. Par conséquent il reprend sans cesse son poème, et parfois, souvent au moment même où la nuit menace de régner sans partage, parvient à s’évader de l’enfer du recommencement à perpétuité. Une page soudain, ou plutôt un visage qu’elle éclaire, se laisse " traverser comme une vie plus directe et s’éclaire de ce qui reste en lui tendrement obscur, profitant du trouble qu’il éveille en notre mémoire (…)
1er mars 2014
Vêtue de vent
Vêtue de vent
L’horizon agrandit le désir d’être, le Temps déploie ses paysages,
immensité jalonnée de mirages où se lisent nos incessantes métamorphoses.
1er janvier 2014
Tout ton cinéma de Patrick Argenté
Qu’y a-t-il de commun entre la poésie et le cinéma ? Assurément de nous donner des images à voir, accompagnées d’une proche et lointaine bande son où se mêlent intimement la musique et les mots, la musique des mots. La comparaison sans doute s’arrête là et c’est bien ainsi.
Patrick Argenté fait donc son cinéma, cinéma subjectif certes mais où la réalité s’entête à être présente, des images où attendent des SDF, des amoureux, des enfants, des vieillards et des chats, un monde parfois secoué au passage des (…)
1er décembre 2012
Fractions d’infinis d’Yve Bressande
1999 / 2012 Fractions d’infinis – Exil / Exils. Ce poème résulte d’un parcours d’écriture qui se déroule sur deux siècles, deux millénaires, et trouve aujourd’hui un premier aboutissement. C’est un exil dans les mots, un voyage, une errance, par définition inachevée, inachevable, presque inavouable. Matériau composite, ce poème est le fruit d’une longue sédimentation et d’un « don » de mots.
Si je vous dit exil, donnez-moi trois mots. Ces mots ont trouvé leur place en forme de balises, d’étoiles, de boussoles (…)
Poème
de l’instant
« Les roses de Saadi »
J’ai voulu, ce matin, te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.
Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée :
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.