Jean Malrieu, libre comme une maison en flammes
Auteur : Jean Malrieu
Oeuvre poétique 1935-1976
Le poète de Montauban disparu en 1976 chante l’amour, la fraternité et la nature. Il est mort à Penne-deTarn « Mon pays préféré est cette gorge de montagne ». Son lyrisme d’amour, lui-même, s’épanouit en un accord cosmique. Comme chez les troubadours, son rapport à l’aimée est de respect et de fidélité ; la femme désirée figure la terre nourricière, tandis qu’un être neuf va naître du couple accompli. Prose poétique, vers libre ou verset se partagent son œuvre. Parfois le verset se fait un peu solennel, comme à l’évocation des Parfaits de Montségur (Le Château cathare, 1972). Instituteur à Marseille où il collabora aux Cahiers du Sud et fonda la revue Sud, après avoir créé la revue Action poétique, il se gardait du factice et des arrogances intellectuelles. Il y avait en lui de la naïveté, une bonté indéracinable. Pour Malrieu, "les choses simples" étaient "heureuses".
"La poésie comme science exige un langage de rigueur : tout est austère dans l’amour, il mesure l’homme et les choses. Le poète n’a pas à reprendre la création qui l’entoure, mais dans l’oeuvre de libération que lui demande la connaissance, dans les lignes de force réduites à l’essentiel et qui traversent le poème, ce ne sont jamais les objets qui demeurent prisonniers, mais une nature plus vraie, plus accessible qui, ayant été réchauffée dans le sang de l’homme, doit, pour exister, connaître l’amour."
Poème
de l’instant
Le désert vivant
Au cœur du rien tout est floraison. La vie est un tout dans le tout, à prendre ou à laisser. Si je ne veux prendre que ce qui m’arrange, je perds tout.