José Corti

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Lirisme

24 novembre 2022

Lirisme

« Lirisme » s’écrit ici avec deux i : non, il n’y a pas de coquille laissée dans le titre.
Voici un livre de la lecture. Ni noms ni œuvres : le parti pris de ces pages n’est pas
celui de la réécriture ni du répertoire. Ce que Lirisme invite à ausculter de poème
en poème, c’est une culture du livre, et son impact.
Ce néologisme, lirisme, propose donc de déplacer la question de l’ancien lyrisme avec y et sa nébuleuse romantique vers une théorie de la réception contemporaine. Si l’instrument du livre (…)

Palabre avec les arbres

25 novembre 2021

Palabre avec les arbres

Patrick Beurard-Valdoye, 2021 :
On a planté des feuillus pour ombrager les beaux quartiers ; on les a arrachés pour le stationnement des voitures. On plante à présent des arbres au cœur des cités pour mieux y respirer.
Mais l’arbre est aussi un mât mémoriel irrigué par l’histoire et les mythes. Associé à une figure historique, il contribue à élargir sa dimension légendaire ou à la rectifier. Il est fréquent de croiser sur son chemin allemand, le « chêne de Hölderlin » ou celui de Schiller. Et quand « (…)

Comment dépeindre

26 novembre 2020

Comment dépeindre

« Écrire m’a appris à peindre ». Aurélie Foglia témoigne ici du dialogue qui s’est noué entre deux pratiques, écrire peindre, soit « peindre avec la langue ». Ces deux gestes se questionnent sans cesse, se croisent et se creusent, s’entretissent, se recouvrent, se révèlent et s’effacent réciproquement dans ces va-et-vient de verbes, « décrire peindre écrire dépeindre désécrire ». Seuls sujets, suffisants, inépuisables, les arbres reviennent s’y déployer sur la page en regard des toiles. Ce qui s’engage avant (…)

Anatomie du poète

1er septembre 2020

Anatomie du poète

De quoi est-ce fait, un poète ? De quelle conjonction étrange de chair et de mots ? Est-ce que cette sorte de créature dont certains disent avoir observé la disparition existe réellement ? N’est-ce pas là une chimère, une construction de la poésie même qui se plaît aux êtres de paille, de plume et de papier ? Pour dévider le fil de ces questions, voici déjà longtemps que je songe à esquisser une « anatomie du poète », au sens ancien du mot, tel qu’il fut utilisé en Angleterre, en 1621, par Robert Burton (…)

Archéophonies

28 mars 2019

Archéophonies

Traduit par Stéphane Bouquet
Peter Gizzi, né en 1959, dans le Michigan, est poète, essayiste, éditeur et professeur de littérature américaine (University of Massachussetts Amherst). Il a publié huit livres de poésie, qui, tous, ont été remarqué par la critique outre-atlantique.
Avec le présent recueil, Archeophonics, le troisième que nous publions, après Externationale et Chansons du seuil, nous avons pour ambition de poursuivre, dans le cadre de notre collection La Série Américaine, exclusivement (…)

Les Loups

28 mars 2019

Les Loups

Le livre de Sophie Loizeau correspond bien à une certaine orientation de la collection poésie, marquée par la présence de la nature (comme le livre de Aurélie Foglia édité récemment). Ce n’est évidemment pas la nature à la manière des Romantiques, mais la nature telle qu’elle peut être ressentie au XXIe siècle.
Quant au livre Les Loups (2017 – 2018), il s’agit peut-être là d’un combat. Entre le don et la violence, entre le sensé et l’insensé, entre la compréhension et la bêtise, entre des forces que tout (…)

<i>Un bout du pré</i>

1er mars 2017

Un bout du pré

Le paysage qui dessine ici le livre entre plaisir de l’œil et joie de penser n’est pas qu’une métaphore, il rythme la promenade ardente de lire et d’écrire, de regarder. On glisse, on grimpe, on bifurque, on clopine et la perception se perturbe. Lire est une façon d’aimer. Aimer ne sait rien, tatonne lentement vers la surprise, le tremblement du plaisir. Je ne sais rien dit lire mais je regarde beaucoup. Mon acte de regarder lit, d’un point de vue que vous changez, le monde où je (…)

Algernon Charles Swinburne

1er mars 2017

Algernon Charles Swinburne

Algernon Charles Swinburne | Domaine Romantique (2017)
Traduit par Pascal Aquien
"C’est à un scandale que le poète anglais Swinburne (1837-1909) doit sa réputation  : celui de la publication en 1866 de Poèmes et Ballades, dont les censeurs victoriens se plurent à exagérer, et partant à dénoncer, le paganisme, les excès blasphématoires et les débordements éroticopervers : “la critique se fâcha”, remarqua Maupassant, “la critique anglaise, étroite, haineuse dans sa pudeur de vieille méthodiste qui veut des (…)

<i>Un bout du pré</i>

1er mars 2017

Un bout du pré

Si lire remplace le monde c’est par le monde. Le livre compose ici un paysage de lectures et de réflexions que la marche ou le regard parcourent. Dans un paysage, il y a des poussières et des massifs, beaucoup d’allures s’y croisent, le livre essaye de ne rien mépriser du petit bout du pré qu’il envisage.
Il ne s’agit pas de rendre compte de la littérature mais de repérer dans les livres qui passent les allures qui bougent le paysage que le plaisir de la peinture dessine, du ciel peuplé jusqu’aux (…)

<i>La poésie a mauvais genre</i>

1er avril 2016

La poésie a mauvais genre

La poésie n’est pas réductible à un genre. Elle excède les catégories et met à mal les définitions, tant elle n’a de cesse de "brûler l’enclos" (René Char) et "d’aller plus avant" (Paul Celan). Les essais réunis dans ce volume s’attardent sur quelques œuvres modernes qui, à des titres divers, manifestent ces franchissements (Guillaume Apollinaire, Rainer Maria Rilke, Maurice Blanchot, Christian Dotremont…). Ils esquissent par ailleurs plusieurs portraits de poètes, en chiffonnier, en arlequin, ou en (…)

Poème
de l’instant

Marie de France

Lais

Tous deux comme est le chèvrefeuille
qui grimpe autour du coudrier ;
sitôt qu’ils se tiennent enlacés
il n’est plus de tronc ni de feuilles,
et peuvent alors vivre à jamais.
Mais si l’on veut les séparer,
du coudrier c’en est fini,
soudain du chèvrefeuille aussi.
« Belle amie, ainsi va de nous :
ni vous sans moi, ni moi sans vous ! »

Marie de France, Lais, "Le Lai du Chèvrefeuille", Traduction inédite du Printemps des Poètes.