Jours obscurs
l’ours m’approche et me regarde
je dois me tenir sur mes gardes
il me parle je comprends mal
on dirait que c’est du flamand
ma foi quel drôle d’animal
il s’approche d’un air pincé
voici qu’il s’exprime en français
enfin maintenant je l’entends
me demandant en s’inclinant
mais où sont les neiges d’antan
Jean-Claude Pirotte, 1939-2014, Jours obscurs / le cherche midi éditeur / 2017.
Poème
de l’instant
Épître V
Pour moi, sur cette mer qu’ici-bas nous courons,
Je songe à me pourvoir d’esquif et d’avirons,
À régler mes désirs, à prévenir l’orage,
Et sauver, s’il se peut, ma raison du naufrage.
Nicolas Boileau, Épître, « Épitre V », 1676.