L’Éphémère en héritage
Auteur : Philippe Pichon

Pour Philippe Pichon l’écriture est une démarche intime : une recherche de soi d’abord, une quête de l’autre ensuite. Mais davantage, sans doute, une quête de l’Être (au sens de créateur de la Nature).
Écrire dans l’accueil de ce qui vient : la maladie, la vieillesse ou la joie. Saluer la beauté passagère, la maigre euphorie, étreindre la vie si fragile et fugitive soit-elle. Telles sont les interrogations que le poète est amené à se poser selon un questionnement qui lui est propre. Se plaisant davantage à restituer quelque chose qui n’est plus, qu’à prouver ou démontrer quoi que ce soit.
Le contact déchirant avec ce qui ne cesse de s’abîmer dans l’oubli l’érige en guetteur passionné d’une impossible survie. En champion d’un combat contre le temps qui engloutit tout. En chantre d’une épopée où l’homme en peine de cieux défunts, ciels défaits, cherche à traduire ce qu’il ressent au moyen d’une expression qui se veut quelque chose à servir.
C’est la raison pour laquelle le poète emprunte un itinéraire -une ballade- qui n’est pas habituel, afin que les mots du poème s’agencent de façon telle que ce qu’ils signifient les dépasse.
Dans L’Éphémère en héritage, nous assistons à une résurgence de rimes internes nourrissant des cadences variées, émotionnellement secouées de sinuosités vertigineuses. « Je m’élève et je plonge » ; « je te voulais basalte et tu n’étais qu’argile ».
Un « je » blessé, endeuillé, prisonnier, nostalgique ou conscient s’exprime et nous nous identifions à lui autant qu’à la terre, l’arbre ou l’enfance, le paysan, le soldat ou tous ces êtres chers…
Car par leur tutoiement le poète nous interpelle encore !
Paru le 2 décembre 2021
Éditeur : Éditions Prolégomènes
Poème
de l’instant
Éphéméride
Une dispute
Une disrupte
Un entendu mal
Un proquiquo
Et merle vadis domino