L’Officine
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Paris
1er novembre 2001
Jacques Prevel ou la dérive vers l’absolu
aucun terme autre que "poète maudit" ne saurait mieux qualifier Jacques Prével (1915- 1951), héritier de Ruteboeuf, Villon, Baudelaire et Corbière.
Comme eux, il a connu une existence chaotique, faite d’errance, de pauvreté et de maladie. sa vie fut une folle recherche d’un absolu qu’il a tenté d’atteindre par l’écriture. Consumé par un feu intérieur et rongé par une tuberculose pulmonaire, il s’est éteint à trente-six ans, usé prématurément par les exigences qu’imposait une telle (…)
Poème
de l’instant
C’est comme ouvrir un menhir avec les mains
Cessez de chercher, vous êtes la porte
et les gardiens qui en interdisent l’accès.
Chaque pas vous éloigne du nombril
chimères assoiffées d’aventure.
Vous croyez que le mariage vous libère de la mort
ou que l’argent vous marque dans la hiérarchie divine.
Cessez de chercher, la conscience est le philtre magique,
L’œil capable de rejoindre les orbites vides de Dieu
traversant la mort. Personne ne se rencontre soi-même
en parcourant les mers ou en explorant les cavernes.
C’est difficile, comme ouvrir un menhir avec les mains
car notre âme est plus dure que la pierre.
dire ne suffit pas, no basta decir, Le Veilleur Éditions, 2003.