L’énergie vagabonde
Quand un cheval de Troie entre dans une ville, porteur d’un virus qui affole les esprits et paralyse les corps, on a intérêt à emprunter les seules portes encore ouvertes : celles de la poésie.
Sylvain Tesson, L’énergie vagabonde, Robert Laffont, 2020.
Poème
de l’instant
Une tristesse bleue et grise
Évidemment l’orgueil et la trouble passion
Les papiers arrachés, bien sûr, les volets clos
Les livres sans mémoire et presque à l’abandon
L’étui de ton violon fermé comme un sanglot
Mais penser à tes gestes carrés vers les miens
La presque cruauté, la langueur infinie
Le rire en plein désir et les larmes à la fin
M’ont fait aimer la mort et préférer la vie
Sarclo, Une tristesse bleue et grise, « Éloge d’une tristesse », Côtes du Rhône Productions, 1992.