La couleur pure
de Paul Guillon

Dans ce nouveau recueil, Paul Guillon (d)écrit la vie, notre existence. Des paysages d’Italie, des ambiances de famille, des regards tournés vers l’Infini. Et il y a les mots. Les mots pour partager ce qui a été vu, ou ressenti. Des mots comme des qualités des choses : impressions, odeurs, couleurs, saisies, comme fixées dans le langage. Mieux que la prose, la poésie dit l’envers du monde. Non pas sa face cachée, mais le rapport premier qu’il nous permet d’entretenir avec lui – rapport poétique, qui restitue dans « la matière noire des mots » ou les blancs de la page l’expérience d’un jour sous la couleur pure de l’écriture. Pour repousser le vide.
Et le poète, avec la matière noire des mots,
secoue de ses éclats la blancheur de la page,
s’efforce lui aussi de ranimer le vide.
Poème
de l’instant
À la verticale
Quand même le ciel serait lacéré
par nos ombres meurtrières,
recousons-le avec les fils ténus,
et même usés, de nos poèmes
à la verticale de l’hiver comme de l’été
traversés de vents contraires,
gonflés d’une irréductible confiance
en l’impossible advenue.