La mue des cigales

L’horizon bleu indivisible croissait autour des guêpes et la fournaise qu’exhale la roche découpe la mer comme une lame.
Chaque pas effectué dans la forêt des inscriptions ajoute une phrase aux autres phrases, derrière la vitre qui grandit, décline, prend sa revanche sur les noms dont la puissance se libère dans la défaite proclamée.
Le mal occupant le sommeil qui vient à l’aube, j’essaye de traverser la scène reportée à plus tard, songe l’homme en respirant très fort.
Poème
de l’instant
Je me transporte partout
maintes fois je me sens hagard
et je me détourne à plaisir
des lignes droites du désir
Jean-Claude Pirotte, Je me transporte partout, Le Cherche midi éditeur, 2020.