La table ronde
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14 rue Séguier
75006
Paris
2 mars 2023
Lundi propre
« La tour Eiffel scintille chaque nuit / je porte mes bottes de Tasmanie », écrit Guillaume Decourt dans ce détonnant recueil irrigué d’images ramenées du monde entier, telles des légendes. Après une enfance passée entre Israël, l’Allemagne, la Belgique et le Massif central, le poète a vécu à Mayotte, en Grèce, et même en Nouvelle-Calédonie. De ses voyages et de bien d’autres horizons réels ou inventés, il puise un matériau singulier, à la puissante force évocatoire, distillé dans les instantanés que sont ces (…)
2 mars 2023
Des destins
C’est un chemin ample, et parfaitement cadencé, que William Cliff propose d’emprunter avec lui dans ce nouveau livre des origines. Avec le sonnet comme exigeante charpente formelle, il transporte page après page la simplicité puissante de son univers au rythme tranquille de sa langue limpide, rocailleuse et charnue.
Des destins commence par revenir sur son enfance dans la petite ville wallonne de Gembloux, brossant les portraits intimes, souvent caustiques, de quelques-uns de ses proches. Il y (…)
2 septembre 2022
Quand je me deux
« Combien de fois ne m’a-t-on pas demandé d’éclairer le sens de ce « deux » ! du verbe « se douloir », fréquemment usité au Moyen-Âge et signifiant souffrir, plus au plan moral que physique. Apollinaire l’a fait revivre dans son Guetteur mélancolique, en optant pour cette belle graphie qui donne 2 aussi. J’ai envie de suggérer aux lectrices, aux lecteurs de commencer par la fin, à savoir par la table, qui se trouve être une sorte de “comptoir” : histoire de dire que j’aime presque autant les chiffres (…)
18 mai 2022
Ballade du vent et du roseau
« Il y a chez Christian Viguié une belle constance à se faire l’écho des murmures et des frémissements les plus légers, les plus timides. Son œuvre entière tend à cette délicate transmission. »
Le Monde des Livres - Xavier Houssin
29 mars 2022
Quand je me deux
« Combien de fois ne m’a-t-on pas demandé d’éclairer le sens de ce “deux” ! du verbe “se douloir”, fréquemment usité au Moyen-Âge et signifiant souffrir, plus au plan moral que physique. Apollinaire l’a fait revivre dans son Guetteur mélancolique, en optant pour cette belle graphie qui donne 2 aussi.
J’ai envie de suggérer aux lectrices, aux lecteurs de commencer par la fin, à savoir par la table, qui se trouve être une sorte de “comptoir” : histoire de dire que j’aime presque autant les chiffres (surtout (…)
30 mars 2021
Trois poèmes
Traduction et préface : Patrick Hersant « Le premier recueil de Hannah Sullivan déroute autant qu’il séduit. Par le brio de rythmes infatigables, le tintement à la rime d’appariements cocasses, la force narrative de ce qu’il faut bien appeler un récit ; par l’émouvante beauté dont elle pare les gestes d’un quotidien banal, universel, en quête paisible de sens et d’unité. Droite sans raideur, assurée sans ostentation, cette poésie avance sur le fil tendu par Sullivan entre le pur plaisir de l’oreille (rimes (…)
11 mars 2021
Entre midi et minuit
Dans la vraie vie, Thierry Radière est professeur d’anglais, comme Mallarmé avant lui. Ce métier offrirait-il une porte dérobée vers la poésie de ce monde ? Il faut le croire, tant Entre midi et minuit est habité par un ailleurs, si proche et si loin, qu’il s’agit d’attraper avant qu’il ne se sauve. Le recueil compte trois parties : « Poèmes totémiques », « Je n’aurais pas pu voir » et « J’avais déjà dit un jour ». Les aubes n’y sont pas navrantes. Souvent levé de bon matin, Thierry Radière s’assied à sa table (…)
5 mars 2020
Éphéméride
« À l’automne 2017, j’ai eu le désir de quelque chose de nouveau pour moi : réunir des textes variés – notes, fragments, lettres et courriels, traductions, commentaires, poèmes encore (et toujours !) ; constituer un recueil de “miscellanées”. J’ai pensé à Pierre Reverdy, à Antoine Emaz. Je souhaitais quelque chose d’hybride sans trop savoir comment rassembler un tant soit peu de cette matière (ce “métier”, eût dit Cesare Pavese), oui cette matière de vivre accumulée au fil du temps, et ce fil, par quel bout (…)
5 mars 2020
Le Temps suivi de Notre-Dame
Le Temps pourrait finalement être le titre général de l’œuvre, abondante et généreuse comme une fête breughélienne, de William Cliff. Le temps dont il est question ici, c’est celui perdu et retrouvé de l’éternel explorateur de lui-même et du monde qu’est William Cliff, maître de la prosodie fantasque, subtil docteur de la rime et de l’assonance, enchanteur qui sait varier ses métamorphoses en créant le rythme entêtant qui vous invitera à le suivre là où il veut vous emmener, en l’occurrence sur les chemins de (…)
14 mars 2019
Rien que l’amour
Édition de Guy Goffette
Lucien Becker est un poète rare et sa voix unique fut saluée par Camus, Paulhan, Bousquet, Cadou, Char. Né en 1911 à Béchy (Moselle), mort à Nancy en 1984, il a composé, en marge de la vie littéraire et de ses mouvements, une œuvre brûlante autour du corps de la femme, seul rempart contre le néant.
Résistant pendant la guerre, il ne cessera de résister à la poésie et à ses entours illusoires. À cinquante ans, abandonnant tout, il se retira dans le silence avec la femme de sa vie, (…)
Poème
de l’instant
La colline que nous gravissons
Mais soudain, l’aube nous appartient.
Sans savoir à quoi cela tient, nous agissons.
Sans savoir à quoi cela tient, nous avons
tenu bon,
Témoins d’une nation non pas brisée,
mais simplement inachevée.