Lapidaires
de Gabriel Zimmermann

Des textes poétiques en vers libres qui évoquent l’énurésie infantile, la mort des chemins, un ciel obscurci par l’orage, l’évanescence des mots, l’estompage des souvenirs, le léchage d’une flammèche, des éclats de lumière, le poids du silence et le hennissement d’un cheval bleu.
Poème
de l’instant
Odes Profanes
Tout déjà était en toi
même l’âpre saveur des paroles des morts
Avec sur ta bouche close
leur goût d’indicible sel.
Mais empare-toi de l’absence et ose
Va avance aveugle et seul
Toute flèche aime sa cible.
L’enfance le sait qui, libre
(habiter Nulle Part est le plus sûr)
déchire sans innocence
son invisible futur.
Claude Michel Cluny, Odes Profanes, Éditions de la Différence, 1989.