Le Taillis pré
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23, rue de la Plaine
6200
Chatelineau - Belgique
1er novembre 2006
Contre toute absence
Poèmes (1960-2003).
"Le ton irrécusable de la poésie profonde ; les plus rares qualités du lyrisme vrai. Il y a des années que je n’avais lu un langage si net, si fort, appartenant en propre à l’auteur, impossible à confondre avec aucun autre, d’une perfection formelle et d’une acuité d’émotion aussi évidentes." Roger Caillois
1er septembre 2006
Les silences du passeur
"Chacun invente l’autre rive. Imagine l’espace inconnu qui tiendra ses promesses. On se retrouve à l’embarcadère, transis d’angoisse. Face à l’ombre qui désigne d’un geste où prendre place. L’ombre déjà nous guide. La perche s’enfonce dans les vases. Nul ne parle. De peur de faire basculer l’esquif dans les ténèbres."
1er mai 2006
Est-ce que ça bouge dedans
Empreintes et photos de Rachel Ben-Sira
en l’air tant de versions du geste :
ouvrir la porte
un pigeon mûrit dans le figuier
comme dans une ruche
étagères, tiroirs, ustensiles de pierre
celle qui déplace un ustensile offre
une place au vide
et dernière séquence de la lumière
une branche bat devant le mur blanc
tu t’arrêtes face aux arbres qui
sans arrêt poussent dans la chaleur
de ton regard
dis enfin quelque chose de la chose
dont tu n’as jamais appris
à parler (…)
1er février 2006
Couper ici de Daniel De Bruycker
"passants pressés passés présents
à peine entrés déjà sortis d’où tout restait à faire -
roulés sur la paume du temps, sous l’oeil
tantôt clair tantôt noir de la lumière ;
venus sans trace, restés sans face, passés sans place
précaire chapelet de noms, de lieux, de jours".
A tout poème, son début et une fin - ouverte. A tout poète, son élan jusqu’au point de rupture, qui laisse apparaître le lecteur. Le poème condense les splendeurs et la métaphysique du monde, le poète témoigne d’un impossible achèvement, (…)
1er février 2006
L’invention du passé
Que l’on parcoure cette édition ou la récente anthologie L’éternité est un battement de cils, parue il y a peu chez Actes Sud, force est de constater que Werner Lambersy est un homme fidèle dont les convictions n’ont guère changé avec le temps, ainsi peut-il invoquer ouvertement une "invention" du passé.
Le poème a toujours été pour lui une chose "respiranteé, un acte de vie ou une manière de vivre "vrai".
Le poème, écrira-t-il encore, n’a qu’une seule qualité : "c’est d’être un miroir impitoyable… Il (…)
1er novembre 2005
Une eau simple
Frontipisce d’Elio de Gregorio
"Comment parler d’amour en évitant les lieux communs ? La réponse est apportée par Philippe Mathy qui, dans ce recueuil, avec des poèmes, la plupart en prose, célèbre la femme aimée grâce à un regard tranquille porté sur le monde qui l’entoure,un monde au centre duquel se trouve l’aimée à qui, il doit tout, à qui il dédie ces poèmes ou plutôt grâce à qui ils sont écrits."
Max Alhau, in Aujourd’hui poème, novembre (…)
Ce fragile aujourd’hui
Second volume d’une ambitieuse trilogie : après "Autoportrait au suaire" (L’Age d’Homme, 2001), "Ce fragile aujourd’hui" (Le Taillis Pré, 2007) marque une charnière dans un projet sur la finitude et l’identité humaine contemporaine, qui se poursuivra avec "Ulysse errant dans l’ébloui" (à paraître).
Poème
de l’instant
Essais de voix malgré le vent
Voilà dix ans que je tente passer la rampe sans trop forcer les choses ni les mots gaspillés
Tant que faire se peut à éviter les coups de glotte ou le leurre d’en rajouter
Dix ans à prendre les pages pour cet étrange mégaphone où le murmure porte au loin sans briser si possible sa première douceur
À croire qu’avec le livre ouvert c’est le frisson qui se propage et qui peut-être se survit
Dix ans à vous prêter entre mon corps et l’ombre ce bruit de branche agitée qu’un jour vous aussi avez entendu
Sans toujours songer à le dire si bien que je le fais pour vous
Rêvant des phrases et formes de remords comme une mûre dans les ronces
Rompant lentement le silence jusqu’à nos lèvres écorchées
Pour faire place au peu de jours de vous à moi qui nous rassemble.