Le bruit des autres
1er février 2015
Baltique
Les thèmes qui nourrissent le travail de Mérédith Le Dez sont le rapport intime - intellectuel et physique - à la langue ; la nostalgie, le désir et le manque comme terreau de l’écriture ; la construction de l’identité et l’impossibilité de véritablement trouver sa place dans un monde en crise(s).
1er juin 2014
Les enfants de la douceur immobile
« Les enfants de la douceur immobile m’apparaît comme un requiem dont les thèmes s’imposent et se répondent. Il y a d’abord la douleur, la douleur avant le mot ; et le temps n’apporte pas l’oubli mais une forme de transcendance. Ici nulle religion ne propose sa consolation ni ses illusions d’éternité. Les disparus sont en nous qui sommes au monde. Et dans ce monde nous percevons la trace vive de leur présence…
Ce qui m’émeut avant tout, à l’écoute de cette double voix qui parle de vie, de mort, de (…)
1er juin 2013
Pourtant si beaux
Quelque quarante années et une quinzaine de publications séparent le premier livre de Jean-Marie Berthier, publié au Laos en 1974, de ce long poème unique au lyrisme épique qui déroule ses strophes dans un vaste souffle : dense accomplissement d’un processus d’écriture haletant et concentré, auquel Jean-Marie Berthier ne s’était jamais soumis jusqu’alors…
Pourtant si beaux est le livre de l’aventure humaine où l’homme, imparfait dans sa chair, limité dans son entendement et voué à la pourriture, en quête (…)
1er juin 2013
Écrire comme on part
Couverture : photographie de Yanek Husianycia
A mes yeux, jamais Béatrice Libert n’avait étreint la terre de cette façon-là, et jamais ses mains jardinières n’avaient pétri, comme ici, le corps du poème comme le corps de la mort. Pétri et caressé car la langue est légère et si sensuelle quand l’auteure réveille les mots qui dormaient dans la moelle de nos os. Et du coup, elle nous encourage à rejoindre notre propre jardin. Ou notre cimetière ? Mais n’est-ce pas très proche ? Ce jardin-cimetière que nous (…)
1er décembre 2012
Dort en lièvre
Dort en lièvre est constitué d’une suite de trois recueils : Animal, Poisson et lilas et Corsage de guêpe.
A travers sa ménagerie intime une femme cherche identité. Sa rage est muette, parfois aussi sa douleur. Elle attend des bêtes qui traversent le livre une force et une parole qui la délivrerait.
"C’est une baigneuse assise
Toute retenue encore
Dans son corsage de guêpe
A la bordure immobile des saisons
Elle a replié ses genoux
Et ses anniversaires
Hier elle a tissé le fil de l’horizon
A (…)
1er janvier 2011
La Maison morcelée
Maison morcelée, corps fragmenté, souvenir rabâché… la mémoire part en lambeaux, grignotée chaque jour un peu plus par les mites de la maladie… L’auteur erre entre les fils décousus de son identité…
La nuit enveloppe la maison avec douceur.
La maison morcelée paru aux éditions Le bruit des autres a remporté le 3e Prix PoésYvelines des Collégiens 2013 !
1er octobre 2010
René Rougerie, une résistance souveraine
Quelques mois après la disparition de René Rougerie, il nous a semblé que la retranscription de cette conversation avec l’un de ses poètes, Christian Viguié, était précieuse. Elle donne les jalons d’une vie de combats, de "résistance en poésie".
Ce petit livre, que René Rougerie n’auras pas signé de son vivant, peut être lu comme une introduction à cette histoire qui continue aujourd’hui avec son fils, Olivier, et que certains découvriront peut-être, selon le souhait éternellement renouvelé de (…)
1er octobre 2010
Un monde à l’envers d’ Ahmed Kalouaz et Thierry Renard
D’abord deux amis parlent tout seuls. L’un venait d’Italie ; l’autre, d’Algérie. Leurs parents avaient fui une histoire pour une autre. Plus belle ? L’un voulait changer le monde. L’autre, le gagner.
Au début, Thierry et Ahmed, du fin fond du livre, parlent en parallèle ; mais, à la différence des rails de chemins de fer, leurs paroles finissent par se croiser, s’épouser sans dérailler.
Thierry campe dans l’histoire… Ahmed habite davantage la géographie…
Nous avons envie de nous mêler à leurs paroles. (…)
1er mars 2010
Portrait de ma grand-mère en demoiselle coiffée
Me manquent toutes
Les demoiselles coiffées
Qui ont donné voix
Au large
De ce que j’étais.
Aujourd’hui
Rendues à la poussière
Elles creusent l’horizon
D’une marque étrange :
Un sablier brisé d’où s’écoulent
Sable et ombre. "
Poème
de l’instant
Stèles
La cime haute a défié ton poids. Même si tu ne peux l’atteindre, que le dépit ne t’émeuve : Ne l’as-tu point pesée de ton regard ?
La route souple s’étale sous ta marche. Même si tu n’en comptes point les pas, les ponts, les tours, les étapes, - tu la piétines de ton envie.
La fille pure attire ton amour. Même si tu ne l’as jamais vue nue, sans voix, sans défense, - contemple-la de ton désir .
*
Dresse donc ceci au Désir-Imaginant ; qui, malgré toutes, t’a livré la montagne, plus haut que toi, la route plus loin que toi,
Et couché, qu’elle veuille ou non la fille pure sous ta bouche.