Le ciel d’autrefois
Le ciel d’autrefois naît de celui d’aujourd’hui
aussi pétris qu’en apparence le rocher
en nos têtes pourtant nous sommes fluides
nous redoublons la vie
l’autre vie nous pardonne, pardonne notre malheur
puisque nous avons malgré lui
la conscience ineffable de sa bonté
solitaires d’une solitude sans mesure
nous sommes dans le retentissement anonyme
qui nous apprend le poème de l’amour
plus vrai que nos pauvres certitudes
dont la lampe s’éteint en sanglots
vers après vers, du collier de ses mots
il pare notre bouche coquillage
à l’origine, mémoire, visage
première éternité du désir et du manque
dont nous portons l’étreinte
en notre âme intuitive
nous ressemblons aux astres vagabonds
trop denses pour étancher notre soif du Tout
comme eux nous gravitons dans l’air
nous n’imaginons pas assez que l’univers respire
que notre souffle peut être à l’unisson
mais si nous raréfions l’autre en nous
cantique de l’esprit, folle incarnation
notre langue s’élève comme fumée au ciel
pour tracer l’axe tremblant des cœurs.
Les yeux levés, Ed. L’Escampette
Poème
de l’instant
L’inspiration
un voyage m’attend
devant la feuille blanche
les ombres prennent chair
et les choses s’animent
on entend la comtoise
prendre le pouls du temps