Le plus doux poignard
Auteur : Alain Borne

Préface de Mathieu Bénézet
Frontispice de Jean-Paul Héraud
"Ne rêve pas car ton rêve est petit, il ne deviendra jamais deux ailes qui t’enlèveront d’ici.
Il n’y a d’ailes nulle part ni d’air ni d’ailleurs.
Même autre chose serait dérision comme de passer du pain au fruit qui ne change pas ta bouche vorace vers le ventre.
Même changer ta bouche te serait dérisoire.
Même changer ton âme.
Même tomber en Dieu, même si Dieu soudain se mettait à luire d’éveil et d’orage.
Même si Dieu devenait Dieu."
Poème
de l’instant
Avant de tout dire
Toute la beauté du monde, je ne peux pas te la dire. Mais rien ne m’empêche d’un peu l’approcher avec toi.
Il y a de si grands murs qui cachent les jardins, des dépotoirs au bord des plages, des ghettos dans des îles, tant de blessures aux paysages.
Par bonheur, un peu de splendeur demeure alentour et le dire, même tout bas, par amour, c’est croire encore qu’un jour, nous irons la trouver, toute la beauté du monde.
Carl Norac, « Avant de tout dire », Le livre des beautés minuscules, Éditions Rue du Monde.