Le refrain…
Le refrain feutré du ramier
se teinte d’inquiétude tendre
qui s’attarde dans la torpeur
baignant le jardin de septembre
Puis c’est le fou-rire d’un merle
il dit l’approche de la pluie
Au passage de l’écolier
une ombellifère s’incline
pour lui confier son secret
Dernier soupir de la saison
l’autan renoue avec les sentes
où dans un bruissement précoce
s’assourdit l’écho de tes pas
De l’aube aux feux du crépuscule
le mariage des couleurs
eut l’invisible pour témoin
riche des rumeurs d’un autre âge
La nuit boit le lait de l’enfance
elle t’invite à l’imiter
Craquant d’aise le vaisselier
retrouve les chuchotements
de ceux qu’hier a emportés
Leur pays ne les quitte pas
En eux bat lentement son cœur
A ton ciel intérieur s’adresse
le message bleu du chardon
L’horizon n’est plus qu’une grêve
offerte aux épaules de l’heure
Poème
de l’instant
Le dérèglement joyeux de la métrique amoureuse
C’est toujours au moment
de faire la vaisselle qu’une idée
me vient pour t’écrire un poème.