Le rrawrr des corbeaux de Catherine Weinzaepflen

"et la nuit vient, la fabuleuse,
oui la nuit
pour retrouver
ceux-là qui sont morts
leur corps n’est plus
mais leur pensée
en mots revient
comme des fleurs
vivaces
la ville autour entre en repos
un cri parfois
le chuintement des pneus
portières qui claquent
façades obscures
et le silence
pour accueillir
les livres de mes morts"
Poème
de l’instant
Rivière je vous prie
Loin, un instant, des rives, souvenons-nous, riverains des cours de porcelaine, souvenons-nous des loges de verre, entre flammes et idoles, où se pâmaient le mythe, la révolte, les tyrannies de la fin…
Loin, à l’instant, loin du poumon fertile, c’est l’origine qui appelle avec de longs herbiers ondulant sous la nacre, laissant apercevoir des sables habités, des galaxie solubles, des à-pics de massifs coulés s’engloutissant dans le vert sombre.
Pour invoquer. Pour éveiller le dieu. Pour ne jurer de rien. Pour accueillir. Rivière.