Le temps d’apprendre à vivre

Auteur : Georges Emmanuel Clancier

Le temps d'apprendre à vivre

« Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard ». écrivait Aragon.
Voici ici, comme effleurée, de 1935 à 1947, la vie d’un jeune homme, poète au mitan des horreurs de la guerre, affaibli par une maladie dont il guérit lentement, à peine sorti de ses cours de philosophie. Après sa rencontre à Carcassonne avec Joël Bousquet, puis son intégration en 1940 au comité de rédaction de la revue Fontaine dirigée à Alger par Georges Blin et Max-Pol Fouchet, il publie en 1942 son premier roman. A Saint-Léonard-de-Noblat, en Haute-Vienne, il rencontre Raymond Queneau et Michel Leiris, à Lourmarin, Claude Roy, Pierre Seghers, Pierre Emmanuel et Max-Pol Fouchet. De 1942 à 1944, il recueille et transmet clandestinement à Alger les textes des écrivains de la Résistance en France occupée.
Plume alerte, style ciselé, art du portrait sans pareil, Georges-Emmanuel Clancier sait restituer tel dialogue avec Elsa ou Aragon, telle rencontre avec le silencieux Michaux, tel émoi amoureux lorsqu’il croise Anne qui deviendra sa femme.
Le temps d’apprendre à vivre est là qui, très vite, recouvre tout, jette sur les êtres et les choses un voile d’oubli d’autant plus tenace qu’il est léger, à peine perceptible. Tout juste la mémoire s’est-elle installée dans le récit de ces heures qu’il est déjà trop tard.

Paru le 1er février 2016

Éditeur : Albin Michel

Genre de la parution : Essai

Poème
de l’instant

Treizième poésie verticale

Aujourd’hui je n’ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.

Des oiseaux qui n’existent pas
ont trouvé leur nid.
Des ombres qui peut-être existent
ont rencontré leurs corps.
Des paroles qui existent
ont recouvré leur silence.

Ne rien faire
sauve parfois l’équilibre du monde
en obtenant que quelque chose aussi pèse
sur le plateau vide de la balance.

Roberto Juarroz, Treizième poésie verticale, traduit de l’argentin par Roger Munier, Librairie José Corti, 1993.