Les mots sont des vêtements endormis
Auteur : Jean-Louis Giovannoni

Tout tient dans l’air sans qu’il y ait besoin d’appui. Passerelle sans aucune rive. Passerelle entièrement aérienne d’où tu ne pourras pas te jeter. Le malheur veut que tous ceux qui passent par-dessus la balustrade ne tombent jamais. Leur vient toujours sous les pieds une autre passerelle.
Tu dis que tu aimerais te jeter, passer par-dessus la rambarde, alors que c’est le sol que tu cherches inlassablement.
Ni l’un ni l’autre ne viennent. Ni la chute ni le sol.
Avec cela attends-tu toujours que l’on te sauve ?
Poème
de l’instant
Épitaphes
Ayant d’un beau désir le courage embrasé
Philippe Desportes, Épitaphes, « Sur la mort de Loys du Gast, maistre de Camp de la Garde du Roy », 1600.