Les oiseaux du petit fleuve de François Graveline

Extraits de Les oiseaux du petit fleuve
Un oiseau passe
la vie aussi
tu n’en sais pas plus
sur elle que sur lui.
L’énigme
est ta chrysalide.
Petit fleuve
ton silence
est une eau douce
pour l’océan
un grand large
qui t’emporte.
L’énigme
est un galet
le ricochet
une réponse.
Corbeau
tonnerre ailé
tonnerre éraillé
rauque orage
l’éclair
te reste en travers de la gorge.
Point droit point glissé point coulé
point de piqûre et
point arrière
à grandes aiguillées d’ailes aiguës
les hirondelles font le printemps.
Tu te dresses
au plus bas des cieux
dans un monde à perte de vue.
Au bord du petit fleuve
ton cri
a jeté sa falaise.
Poème
de l’instant
33 poèmes en forme de nouvelles (ou l’inverse)
Il arrive fréquemment que les hommes aient peur des chevaux. Certains jouent les indifférents, d’autres ne cachent pas leur inquiétude. Pégase, le cheval divin, avait des ailes d’ange à faire peur. Incitatus avait une écurie de marbre, une mangeoire en ivoire, à faire peur. Sur la tombe de son cheval, Alexandre fonda la ville de Bucéphalie et provoqua peur et questionnement. Mais là, là, dans ce champ jaune, il s’agit de retourner les terres les plus empierrées, car tout le monde ne possède pas encore son Massey Ferguson. Auquel on ne prête ni ailes ni ombres.