Lettre à Louise Colet
22 août 1853,
Toi, je t’aime comme je n’ai jamais aimé et comme je n’aimerai pas. Tu es et resteras seule, et sans comparaison avec nulle autre. C’est quelque chose de mélangé et de profond, quelque chose qui me tient par tous les bouts, qui flatte tous mes appétits et caresse toutes mes vanités.
Gustave Flaubert, 1821-1880, Lettre à Louise Colet.
Poème
de l’instant
« Un peu »
bonheur ? – « Un peu »
béatitude – « Un peu » :
ô murmure : comme vent – du soleil :
de pain – un peu… et de lumière du jour… –
et du petit bruit des hommes
comme d’une nourriture – pour la Mort prête… –
que nous la rencontrions paisiblement
comme si nous étions tous toujours sur tout seuil –
en fraternelle souffrance… –
ô notre liberté !… – lueur d’âme :
simple :
« Un peu »
1975
Aïgui, « Un peu », Festivités d’hiver, traduit du russe par Léon Robel, Les Éditeurs français réunis, 1978.