Livres Hebdo - Vincy Thomas

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Trois publications - éditées par Bruno Doucey, Le Castor Astral et Actes Sud - accompagnent la thématique de l’année, L’éphémère.

Le Printemps des poètes se déroulera pour sa 24e édition du 12 au 28 mars dans toute la France. On connaissait déjà le thème annuel : L’éphémère. La manifestation a dévoilé le 2 février son affiche, un cliché de Laurent Philippe issu d’un spectacle de la chorégraphe allemande légendaire Pina Bausch et son Tanztheater de Wuppertal, Comme la mousse sur la pierre, avec la danseuse Clémentine Deluy. On sait aussi le nom de la marraine : la musicienne et comédienne Golshifteh Farahani, qui a tourné avec Abbas Kiarostami, Marjane Satrapi, Ridley Scott, Atiq Rahimi, Louis Garrel, Jim Jarmusch, Hiner Saleem, ou encore Christophe Honoré. Elle fut aussi l’objet d’un roman de Nahal Tajadod, Elle joue (Albin Michel, 2012), qui s’inspirait de son enfance et sa jeunesse en Iran et de son exil en France.

« Tu ne peux rien tenir dans la main et te persuader que tu l’as pour toujours. Cela fuira inévitablement, s’évaporera, coulera. Tu ouvres ta main et tu n’y trouves rien, rien. À quatorze ans, j’ai compris ça. Depuis ce moment-là, je veux être comme cette chose dans la main, insaisissable, volatile et n’appartenant à personne. » - Nahal Tajadod (Elle joue)

Comme chaque année, deux éditeurs publient chacune une anthologie liée au thème de l’année. Les éditions Bruno Doucey éditent le 3 février L’Éphémère, 88 plaisirs fugaces, une anthologie de textes signés par 88 poètes, sous la direction de Thierry Renard et Bruno Doucey. On y retrouve notamment des poèmes de Margaret Atwood, Louis-Philippe Dalembert, Ananda Devi, Nancy Huston, ou encore Sapho. Le Castor Astral publiera le 10 février Là où dansent les éphémères, réunissant des textes de 108 poètes. Enfin, le 23 février, Actes Sud, dans sa collection Arts poésie éditera le recueil S’il en est encore temps de Sophie Nauleau, directrice artistique de l’événement.

Par Vincy Thomas

Le 2 février 2022

Poème
de l’instant

Momin Latif

AVIS À L’AMOUREUX

Ne sors pas dans la rue
L’âme trop visible
Sur tes yeux
On devinera ton cœur
Qui bat
Ton foie gorgé de sang
Tes entrailles qui frémissent
Tu feras rire les enfants
Tu rencontreras peut-être
Le fauve
Que tu aimes tant
Ne lui fais pas peur
Ne sors pas dans la rue

Momin Latif, Peut-être moi, Dumerchez, 2007.