Louise de Vilmorin
Louise de Vilmorin est une femme de lettres française, née le 4 avril 1902. Elle est fameuse pour sa curiosité, sa liberté, son talent, qui s’aiguisent, aux commencements, dans le château occupé par une famille célèbre de botanistes et grainetiers.
Elle se fiance en 1923 à Antoine de Saint-Exupéry, épouse en 1925 un Américain, Henry Leigh Hunt (1886–1972) et s’installe à Las Vegas.
Sur les conseils d’André Malraux, avec qui il entretiendra une relation suivie (elle fut un temps sa compagne et demeurera une grande amie), elle publie son premier roman, "Sainte-Unefois", en 1934. Encouragement d’un grand homme de culture, acclamations du Tout Paris. Le succès immédiat de l’ouvrage installe sa notoriété, confortée par les parutions suivantes, "Julietta" (1951) et "Madame de…" (1951) notamment.
En 1955, elle est lauréate du Prix littéraire Prince Pierre de Monaco.
De façon prémonitoire, elle aurait lancé à Gaston Gallimard : "Je méditerai. Tu m’éditeras".
Elle fraye de près avec le journalisme, publiant principalement dans "Vogue" et "Marie-Claire" et s’aventure également du côté de la poésie, proposant des recueils façonnés par la fantaisie, la féerie. Ainsi de Le Sable du Sablier, l’Alphabet des aveux… Sa fantaisie perce à travers les figures de style, dont elle est friande, les holorimes (mot qu’elle orthographie « olorime ») par exemple, ou encore les palindromes qu’elle mobilise régulièrement.
Sa soif culturelle ne connait pas d’essoufflement. Elle travaille en outre comme scénariste et dialoguiste pour plusieurs longs métrages : "Les Amants" de Louis Malle en 1957, "La Française et l’Amour" pour le sketch de Jean Delannoy en 1960, "Une histoire immortelle" (1968), un film réalisé par Orson Welles pour la télévision française, apparaît même en tant qu’actrice dans "Amélie ou le Temps d’aimer" (1961) de Michel Drach et "Teuf-teuf" (1963) de Georges Folgoas. Sa littérature, parallèlement, inspire le cinéma. Plusieurs de ses œuvres furent adaptées sur grand écran : Le Lit à colonnes, Amélie ou le temps d’aimer (1961) par Michel Drach, La Française et l’Amour (réalisation collective, 1960), Madame de… (1953) par Max Ophuls.
Elle est, enfin, l’instigatrice du célèbre « Pot au feu » cher au Paris mondain, soirées dominicales au cours desquelles elle réunissait ses amis au « Salon bleu » de son château de Verrières-le-Buisson. S’y retrouvaient régulièrement Alain Cuny, Pierre Bergé, René Clair, Max Ophuls, Anaïs Nin, Paul Meurisse, les peintres Jean Hugo et Bernard Buffet, les danseurs Roland Petit et Zizi Jeanmaire, Léo Ferré, sa femme Madeleine et son saint-bernard.
Celle qui décède le 26 décembre 1969 résuma dans La lettre dans un taxi son rapport au temps qui dit peut-être beaucoup de sa relation à la vie, au verbe, aux vivants : « L’âge, ça dépend des jours. Hier je n’en avais pas, aujourd’hui j’ai quinze ans et demain nous fêterons peut-être mon centenaire ».