Mon tour du monde

Un jour le père dit à la mère :
– Il faut vendre les enfants
Ils coûtent beaucoup d’argent
et apportent bien peu de satisfaction
C’est un mauvais placement
– Ça ne se fait pas, dit la mère, et que diront les gens ?
– Ce que pensent les gens m’indiffère, dit le père, mais je n’aime pas qu’on se mêle de mes affaires, nous dirons que les enfants sont morts.
– Morts ? dit la mère, tous les trois ? Mais ce n’est pas crédible !
Avec la cruelle naïveté des comptines, Isabelle Minière dit les tempêtes intimes qui agitent nos existences, mais aussi la douceur des mains, la persistance des voix disparues, arcs-en-ciel fragiles au cœur de l’orage ; et même, d’improbables trouées de soleils rieurs, qui donnent à ce Tour du monde un charme étrange. Celui de la poésie.
Poème
de l’instant
Papillon qui bats des ailes
Papillon qui bats des ailes
je suis comme toi –
poussière d’être !